Mercredi 21 octobre 2009 à 11:03

On ne lui avait donné qu'un tout petit prénom, comme si elle était appelée à n'être qu'une gentille petite, toute sa vie.
Insignifiante. On aurait pu tout aussi bien l'appeler "insignifiante", si cet adjectif pouvait faire un prénom.
Un prénom comme le nom d'un animal familier.
On t'aime bien, ça oui !, mais à condition que tu ne revendiques jamais pour toi une existence à part entière.
Va, petite, ton destin est scellé.

 

Mardi 20 octobre 2009 à 10:25


Et si tout ça n'avait été qu'une illusion ?

Et si la civilisation n'était qu'un château de glace que quelques degrés de réchauffement de l'air ambiant peut réduire en eau et disperser à travers le sol desséché ?

Une parenthèse.

Nous sommes des individus effarés, nous ne comprenons rien au destin de notre espèce. Nous croyons être propriétaires d'un morceau de pelouse et d'une petite maison dans la banlieue d'une grande ville, et puis en quelques semaines, en quelques jours, rien de tout cela n'a plus d'importance. Alors on reprend la route des premiers ancêtres, laissant tout derrière soi comme en plein désert l'on se détourne d'un puits sans eau.

Peut-être est-il dans la nature des hommes d'errer en troupeaux parmi les décombres de leurs rêves.

Réfugiés, naufragés, clandestins, vous n'êtes que les premiers.

Notre vraie culture est celle du désastre.


Dimanche 18 octobre 2009 à 18:52


Un homme qui entre la date de sa naissance et celle de sa mort aurait vécu, comment dire...  autre chose que la vie. Comme si derrière le décor de la vie, autre chose était possible.

Ne voulant pas de cette vie, il s'en est affranchi. Pourtant, il ne s'est pas donné la mort : il a écrit.

 


Dimanche 18 octobre 2009 à 10:59

Plan 1

Une ruelle en pente, étroite, déserte.  Image fixe: la ruelle de bas en haut.

Un homme apparaît.

On ne voit que lui.

Il descend d'un pas rapide,

Moitié marchant moitié dansant.

Il regarde la caméra qui le filme,

s'arrête,

s'approche,

prend la pose,

sort du champ.

Plan 2

La même ruelle, du même point, cette fois de haut en bas,

assez longue,

mais barrée par une façade :

Aucune issue visible.

L'homme de dos marche au milieu.

On ne voit que lui.

Il s'éloigne.

Il rapetissse.

Et soudain bifurque,

et disparaît,

d'un coup,

sur la droite.

Soustraction de l'homme

Soustraction du mouvement

Soustraction de la vie

Ne subsiste qu'une rue déserte

sous le soleil :

image fixe,

éternité advenue,

rien.

 

Jeudi 1er octobre 2009 à 19:53


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