Jeudi 31 janvier 2008 à 10:31
Voici quelques chiffres sur la période du 6 au 31 janvier 2008.
Nombre total des blogs figurant au répertoire :
30 août : 19357
30 septembre : 17859
31 octobre : 17037
1er décembre : 16063
6 janvier : 15039
31 janvier : 14433
La baisse se poursuit, mais à un rythme un peu moins soutenu.
La "population" de Cowblog a tout de même diminué de 25% depuis le 30 août !
Aujourd'hui, 31 janvier, par ordre d'ancienneté, cette "population" se répartit de la manière suivante :
- Blogs créés avant le 31 janvier 2004 (quatre ans ou plus) : 3 ;
- Entre le 1er fév. 2004 le 31 janvier 2005 (trois ans) : 26 (0.2 %) ;
- Entre le 1er fév. 2005 et le 31 jan. 2006 (deux ans) : 578 (4 %) ;
- Entre le 1er fév. 2006 et le 31 janvier 2007 (un an) : 3246 (22.5 %) ;
- Entre le 1er fév. 2007 et le 31 août 2007 : (six mois) : 4034 (27.9 %) ;
- Depuis le 1er septembre (moins de six mois) : 6546 (45.4 %).
Gains et les pertes du 6 au 31 janvier :
- 1234 blogs nouveaux se sont ajoutés au répertoire ;
- 1840 blogs créés avant le 7 janvier 2007 ont disparu de la circulation.
Mercredi 30 janvier 2008 à 19:33
Tandis qu'il sautait d'un songe à l'autre, Monsieur Brume fit un faux pas et tomba au beau milieu de nulle part, sur une gigantesque esplanade dallée qu'entourait une haute palissade. Tout autour de lui, des centaines et des centaines de personnes déambulaient sans but apparent, chacun suivant son propre chemin ; la plupart tournaient en rond. Ces gens étaient tous enveloppés d'un ample manteau blanc, et portaient sur le visage un masque blanc, dénué d'expression. Tous répétaient, inlassablement, d'une même voix plaintive : Qui suis-je ? Qui suis-je ?
Monsieur Brume porta sa main à son visage : pas de masque, heureusement. En revanche il était en pyjama. C'était un peu embarrassant, mais normal, vu les circonstances. Et puis, les manteaux que portaient tous ces gens pouvaient aussi bien passer pour des chemises de nuit.
Il les observa un moment. Personne ne sembla noter sa présence. Tout le monde marchait, mais au hasard. Chacun se mouvait, mais la foule en tant que telle semblait immobile. Grouillante, agitée, mais immobile. L'air vibrait d'un bourdonnement confus, résultant de l'accumulation de tous ces «Qui-suis-je ?» inlassablement répétés.
Brume aurait aimé leur tendre un miroir, à ces gens, pour qu'ils puissent se voir, et peut-être se reconnaître, mais il n'en avait pas. Dans leurs rêves, les dormeurs vont le plus souvent sans bagages. Et à quoi cela aurait-il servi, puisqu'ils étaient tous pareils.
Cet étrange mouvement sur place finit par donner le tournis à M. Brume. Il décida de gagner la palissade. Mais seul à savoir où il allait, seul à marcher en ligne droite, il se heurtait à tous.
Arrivé à la palissade, il la suivit sur une centaine de mètres, jusqu'à l'angle le plus proche. Il n'y avait pas la moindre porte, pas la moindre ouverture sur l'extérieur. Brume s'adossa aux planches et ferma les yeux un instant, veillant à ne point céder au sommeil. Dans quel abîme pourrait se perdre un dormeur qui s'assoupit en rêve ? Quand il rouvrit les yeux, il sursauta: à dix centimètres de son nez, un masque blanc : derrière les trous du masque Brume aperçut un regard attentif et comme un froncement de sourcils.
- Vous n'êtes pas comme les autres, dit le personnage en blanc.
- En effet, j'ai remarqué ça, répondit Brume.
- Auriez-vous trouvé la Réponse ?
- La réponse ? A vrai dire, je ne me pose même pas la question.
- Impossible, Personne n'échappe à la Question. Je me trompais. Vous êtes exactement comme nous. Vous ne savez pas qui vous êtes.
- Pas du tout, en effet. Mais je ne suis pas comme vous. Je ne porte pas de masque, je ne me déguise pas en fantôme, je ne tourne pas en rond dans cet enclos. Pourquoi faites-vous cela ?
- Nous voulons comprendre. Nous ne supportons pas de ne pas comprendre.
- Et cela ne vous gêne pas d'être enfermés dans cet enclos ?
- Qui vous dit que nous sommes enfermés ?
- Vous n'avez jamais eu le désir de regarder de l'autre côté de la palissade ?
- Qui vous dit qu'il y a quelque chose derrière cette palissade ? Décidément, je vous plains d'être si peu conscient de la dimension tragique de votre existence.
Brume se demanda si l'homme n'allait pas se mettre à pleurer. Mais non. Il le plaignait, certes, mais juste un petit peu, juste pour avoir le dernier mot. Accaparé par la quête de son moi il ne pouvait s'intéresser qu'à lui-même.
- Ça suffit, dit Brume, assez fort pour être entendu de tous ceux qui passaient devant lui. Ce n'est pas ce que je suis qui m'importe, mais ce que je veux.
Sur ce, d'un léger coup d'épaule, il renversa la clôture et s'éloigna sans se retourner, vers les premières lueurs du jour qui venait.