Jeudi 21 décembre 2006 à 17:47


Et moi aussi, je m'envole, au-dessus des nuages, dans la lumière et le silence, loin d'internet ...




Blog fermé du 23 décembre au 7 janvier
Joyeuses fêtes de fin d'année à tous !

Mercredi 20 décembre 2006 à 21:03


La montagne s'est envolée cette nuit, sans un bruit, puis la forêt, puis les nuages.

Les maisons, les rues, les passants, les chiens errants, mon vélo si fidèle.
C'est vraiment désolant. Plus rien ne tient à rien ici. Ou plutôt, plus rien ne tient à moi. Les usines s'en vont, la boulangerie, la boucherie, l'épicerie sont parties depuis longtemps, mais le supermarché va suivre. Ne restent que ceux sur qui personne n'aurait parié un sou.
Puis le lac.
Ma maison aussi m'a quitté, je suis resté.
Et la seule chose qui subsiste de cette univers si volage, c'est cette terrible envie que j'ai de me gratter le bout du nez.


Mercredi 20 décembre 2006 à 17:29



Lundi 18 décembre 2006 à 11:24


On partirait du désir d'écrire, lequel n'est au départ qu'une confuse impression, un  déséquilibre intérieur. Ce désir est le plus souvent discret et facile à ignorer. En général, à toute envie d'écrire s'oppose une tendance assez forte à ne pas le faire, fondée sur le refus inavoué d'avoir d'idées neuves et, surtout, de se mettre en question.

On s'installerait à la table de travail, on ouvrirait un nouveau fichier sur le traitement de texte et l'on chercherait d'abord à savoir ce que l'on veut au juste. Il ne s'agirait uniquement de donner une forme à ce désir initial. On partirait à la recherche de quelque chose qui n'est là qu'en creux : un manque.  On s'efforcerait de capter les sentiments qui flottent autour de cette absence comme on flaire une odeur, comme on cherche à savoir la direction du vent. Au bout d'un moment, des réminiscences, des souvenirs, des images commenceraient à se manifester. Une couleur générale apparaîtrait, qui finirait par s'imposer, cette couleur deviendrait atmosphère, lieu, décor. Des personnages se présenteraient ensuite, puis, en dernier lieu, une idée plus forte, qui pourrait être le pivot d'une histoire. Et vite il faudrait piqueter le terrain, tracer une ligne narrative ; mais – et toute l'astuce est là –, après avoir défini plus ou moins la situation initiale de l'histoire, il faudrait impérativement en fixer le dénouement. C'est la chute de l'histoire, en effet, qui gouverne toute la narration. Ensuite, on laisserait celle-ci prendre forme et s'organiser en cinq, sept ou dix étapes. Attention ! Rien d'arbitraire dans ce plan. Chaque étape doit être légitimée par la fin, qui gouverne tout. Pour le lecteur, qui part du début, l'histoire doit toujours sembler ouverte à tous les possibles, chaque étape doit découler tout naturellement des étapes antérieures ; pour celui qui écrit l'histoire, en revanche, chaque événement est rigoureusement déterminé par ceux qui le suivent ;  tout se déroule selon une nécessité implacable. Le récit doit être parsemé de détails en apparence anodins, insignifiants pour lecteur, qui annoncent en réalité la suite du récit, comme des présages. Cela définit un monde imaginaire, possédant toutes les apparences du monde réel, mais en réalité radicalement différent, un monde toujours prêt à basculer dans le fantastique.
Et pourrait alors commencer la partie la plus délectable du travail, à la fois rédaction et quête du sens. En partant cette fois du début, en suivant le déroulement des faits, en ménageant toutes les apparences du hasard et de la liberté. Ce cadre si précisément balisé définit un espace qui peut se charger d'émotions, un espace de création et d'association libre, celle-ci étant d'ailleurs d'autant plus libre et plus dégagée de la routine quotidienne que le schéma général est plus solide. On se promènerait d'un lieu à l'autre, comme un enquêteur, en s'interrogeant sur le sens de ce paysage surgi de l'imaginaire ; on s'identifierait aux personnages, on épouserait leurs sentiments tout en leur donnant une forte apparence de vie. Alors, progressivement, notre trame narrative livrerait ses secrets ; les éléments sous-jacents monteraient à la surface ; certains détails de l'histoire se trouveraient éclairés de sens nouveaux. Le découpage n'est qu'une ébauche, le lieu d'une énigme que la rédaction pas à pas résout.
Il arrive d'ailleurs fréquemment que le sens le plus profond d'une histoire s'impose bien après le premier jet,  à l'instar du coureur inspiré qui sort des profondeurs du peloton et triomphe à l'arraché, déclassant les significations auparavant retenues.


Jeudi 14 décembre 2006 à 11:02


Pourquoi sommes-nous si constamment malheureux ?

Mais surtout, pourquoi le sommes-nous d'une manière si insupportablement supportable ?
Ruse du destin qui acquiesce à notre incurable refus du bonheur, mais nous frustre presque toujours d'un malheur vrai, bien juteux, émouvant, héroïque en un mot ! S'il y a un mystère de la condition humaine, il est là, à n'en point douter.
Et en plus, il est fragile ce petit malheur quotidien ; protégeons-le donc, gardons-nous tout spécialement du chocolat, des bonbons, du foot et de la
télé !



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