Sur le chemin du retour, le mont Blanc m'est apparu.
Jeudi 31 août 2006 à 20:10
Mercredi 30 août 2006 à 23:20
Qu'est-ce qu'on peut bien faire dans une communauté de blogueurs quand on affiche en gros quatre fois l'âge de la plupart des autres membres ? La question doit en titiller quelques-uns ; manque de pot, je ne suis pas en mesure de les éclairer car, je me la pose aussi.
Pourtant, découvrant la « blogosphère », atterrissant par hasard sur un site de Cow, j'ai compris deux choses : j'aurais mon blog et ce serait là.
La jeunesse de l'immense majorité des membres ne m'a pas échappé, mais cela me paraissait alors sans importance. Ce que je voyais surtout, c'était la très grande diversité des blogs, leur vigueur, leur sincérité et, beaucoup plus souvent que je ne pouvais l'imaginer, la qualité de leur écriture. De plus, les blogs fortement reliés entre eux sur Cow, interagissent continuellement et donnent lieu à une création en réseau, que je trouve passionnante.
De leur côté, les blogs « adultes » me semblent trop professionnels ; trop souvent ils sont le fait de gens qui pensent avoir un avis à donner une compétence à faire valoir. Sur Cow, on trouve une écriture ouverte, qui découvre son chemin au fur et à mesure qu'elle avance, qui promet plus qu'elle ne démontre, parce qu'elle est recherche de soi, et c'est cela que j'aime. C'est aussi une écriture de l'émerveillement, une métamorphose poétique du quotidien, qui extrait de la banalité des jours tout ce qui peut faire sens. Bien sûr, tous les blogs de Cow ne se situent pas à ce niveau-là, mais j'en découvre presque tous les jours.
Je suis convaincu que les questions de l'adolescence sont les vraies questions de la vie, qu'elles ne trouvent jamais de réponse, qu'elles ne doivent pas en trouver. A soixante ans, si l'on est vraiment sincère, on doit admettre que sur le fond on n'est pas plus avancé qu'à seize, et c'est tant mieux. Bien sûr, la vie se charge de nous occuper, on est actif, on crée des choses, on se donne de l'importance, on trouve des causes à défendre, mais ce n'est qu'un jeu (la question n'étant que de choisir le plus beau jeu, celui qui donnera le plus de sens au temps qui passe). Les plus « heureux », ceux qui pensent être arrivés, ont seulement trouvé une manière efficace de repousser indéfiniment les échéances, de se distraire, de lâcher la proie pour l'ombre.
Je ne crois pas être capable d'écrire comme certains le font sur Cow. La plume est usée, la main trop lourde, la mémoire trop chargée d'erreurs corrigées, de pièges déjoués, de formules toutes faites. En revanche toute phrase neuve, toute parole vraie et, si souvent, la musique des mots, me donnent envie de rester, à l'écoute, ici et pas ailleurs.
Lundi 28 août 2006 à 15:57
A tous ceux qui pensent ne pas être des virtuoses du participe passé et que cela gêne !
L'orthographe française est affectée gravement et de manière chronique par une forme rampante de terrorisme.
Cet admirable instrument de clarté et de précision dans l'expression est détourné de ses fins par des gens peu éclairés qui en usent comme un moyen d'intimidation, et de discrimination. Ils en font le critère d'appartenance à une élite purement fantasmée et parviennent aujourd'hui encore à culpabiliser la grande majorité des usagers légitimes du français et, partant, à limiter l'accès à une parole vraiment libre.
Ne nous laissons pas impressionner !
D'abord, refusons de nous laisser culpabiliser !
Et surtout, rétablissons l'orthographe dans sa fonction véritable, au service de notre propre souci de clarté et d'efficacité !
Qu'est-ce qu'une « faute » d'orthographe à l'intérieur d'un texte qu'on a la volonté et le désir d'écrire ? C'est ni plus ni moins qu'un particularisme d'expression, en d'autre termes un usage individuel (souvent très largement partagé), la manifestation d'une grammaire personnelle, distincte de la grammaire officielle, rien d'autre. Evidemment, une grammaire trop personnelle, ce n'est pas le meilleur atout pour être compris de tout le monde. On peut l'admettre à la rigueur pour commencer, mais il vaut mieux – dans ce domaine tout au moins – se mettre au diapason de ceux à qui l'on s'adresse.
Alors, assumons sans complexes nos erreurs - nos particularismes - s'ils ne nous gênent pas: la seule chose qui compte vraiment, c'est de dire ce voulons dire ; mais ayons aussi le souci d'intégrer petit à petit, et à la seule condition d'en bien saisir la raison d'être et les mécanismes, les nuances qui nous permettrons d'être plus explicites, plus forts dans l'expression, ou simplement plus élégants.
L'orthographe française est affectée gravement et de manière chronique par une forme rampante de terrorisme.
Cet admirable instrument de clarté et de précision dans l'expression est détourné de ses fins par des gens peu éclairés qui en usent comme un moyen d'intimidation, et de discrimination. Ils en font le critère d'appartenance à une élite purement fantasmée et parviennent aujourd'hui encore à culpabiliser la grande majorité des usagers légitimes du français et, partant, à limiter l'accès à une parole vraiment libre.
Ne nous laissons pas impressionner !
D'abord, refusons de nous laisser culpabiliser !
Et surtout, rétablissons l'orthographe dans sa fonction véritable, au service de notre propre souci de clarté et d'efficacité !
Qu'est-ce qu'une « faute » d'orthographe à l'intérieur d'un texte qu'on a la volonté et le désir d'écrire ? C'est ni plus ni moins qu'un particularisme d'expression, en d'autre termes un usage individuel (souvent très largement partagé), la manifestation d'une grammaire personnelle, distincte de la grammaire officielle, rien d'autre. Evidemment, une grammaire trop personnelle, ce n'est pas le meilleur atout pour être compris de tout le monde. On peut l'admettre à la rigueur pour commencer, mais il vaut mieux – dans ce domaine tout au moins – se mettre au diapason de ceux à qui l'on s'adresse.
Alors, assumons sans complexes nos erreurs - nos particularismes - s'ils ne nous gênent pas: la seule chose qui compte vraiment, c'est de dire ce voulons dire ; mais ayons aussi le souci d'intégrer petit à petit, et à la seule condition d'en bien saisir la raison d'être et les mécanismes, les nuances qui nous permettrons d'être plus explicites, plus forts dans l'expression, ou simplement plus élégants.
Dimanche 27 août 2006 à 17:35
J'espérais encore un peu d'été et je ne fus qu'à moitié déçu.
Le flot des nuages remonte le cours du fleuve.
La grappe : soleil froid.
Dimanche 27 août 2006 à 10:26
Le blog, cela me fascine. Oh, pas le mien, mais la chose en général.
Cela met en œuvre des ressources techniques incroyables, mais du point de vue de l'utilisateur c'est d'une simplicité impressionnante. Au fond, un blog, ce n'est qu'un album, comme on en a tous fait, avec un cahier, des textes, des dessins, des photos ou des images découpées. Oui, mais un album qui se fabrique instantanément, qui prend aussitôt sa place dans une collectivité (faut-il dire communauté ?) active et vivante, et qui devient accessible à tout utilisateur d'ordinateur sur la planète. Et là, du coup, l'album change de nature, complètement.
Il devient un être à part entière, un double langagier de son auteur, une simple émanation de soi, ou alors carrément un être virtuel qui conquiert son identité.
Mais il y a autre chose. La substance d'un blog, pour l'essentiel, c'est du langage. Je n'en ai vu aucun qui soit fait uniquement d'images ou de musique. La tenue d'un blog est d'abord un travail d'écriture, qui légitime, d'une façon assez imprévue, une part essentielle de ce qu'on apprend en classe sans trop savoir pourquoi. Tant mieux, pas seulement pour l'école, mais aussi et surtout pour l'avenir de la langue.
Un blog, du fait de sa diffusion sur le réseau, c'est une création littéraire ; certains blogs de Cow constituent d'ores et déjà des œuvres véritables et d'autres, encore un peu verts, sont déjà impressionnants.
Et tant pis si tant de blogs sont mal écrits, tant pis pour la grammaire et pour l'orthographe. Ce qui compte c'est le courage de prendre la parole.
J'approuve la règle qui concerne le langage SMS, pas parce qu'il me déplaît, mais parce que le texto par sa pauvreté devient rapidement une entrave à l'expression et empêche toute évolution. En revanche, quiconque se plie à cette règle minimale doit avoir la liberté de s'exprimer en fonction de ses moyens ou de son imagination : la langue elle-même est aussi objet de création.
Bref.
Tous ceux qui sont nés après l'invention du traitement de texte pensent probablement que tout cela coule de source ; moi, ça me fascine, je ne m'en lasse pas.