Jeudi 29 mars 2007 à 15:10


Un soir, sur MSN, dans une belle discussion avec quelqu'un qui ne souhaite pas être nommé ici, une idée est apparue, qui mérite bien un petit développement.

Elle n'a rien d'original, puisqu'elle entre dans le cadre de ce qu'on appelle la pragmatique du discours : toute communication comporte et un contenu et un aspect relationnel.
Loin d'échapper à cette règle, les blogs relèvent du « faire » beaucoup plus que du « dire ». A ne vouloir considérer que leur contenu, on s'égare.
On croit lire des textes ou contempler de belles images ; en réalité on entre dans l'histoire de quelqu'un.
Un blog n'est pas une publication au sens strict du terme, comme un livre ou un organe de presse. Il marque l'irruption de la parole privée dans l'espace public. Il met à la portée des particuliers l'indifférenciation du privé et du public caractéristique de l'univers médiatique : on glisse de la vie au spectacle de la vie, puis au spectacle de ce spectacle.
S'il est difficile de voir dans tous les blogs une mise en scène délibérée, assumée de la vie intime, le blog en général définit une situation de communication inédite, aux caractéristiques très typées. Il bouscule les règles jusqu'ici admises de la publication des textes, et change radicalement le statut des écrits intimes.
Jusqu'ici, la sphère personnelle de l'auteur et la sphère publique n'étaient jamais confondues. Un écrit ne pouvait devenir public qu'en passant par une série d'intermédiaires institutionnels (éditeurs, organes de presse) qui imposaient une distance. On n'attribue pas à l'auteur d'un livre les turpitudes qu'il décrit ; on ne confond pas l'auteur, le narrateur, les personnages ; on ne téléphone pas à l'auteur pour lui demander des comptes. Quand on écrit un livre, peut-être l'écrit-on en ne pensant qu'à soi, mais s'il est publié, c'est toujours en fonction de ses lecteurs éventuels.

Internet a changé la donne.

Le blog n'est qu'un nouvel avatar du journal intime, de la lettre personnelle, du secret partagé, voire du mot qu'on laisse traîner sur la table de la cuisine pour annoncer qu'on est allé se faire pendre ailleurs. Pourtant, n'importe qui peut y accéder; les lecteurs (on dit visiteurs) sont conviés en nombre; plus il y en a, plus on est content.
Et malgré cela (ou à cause de cela) le blog est un très bon moyen de lancer des ultimatums en temps réel, d'engager d'odieux chantages ou de s'intoxiquer soi-même.

Certes, il n'en va pas toujours ainsi. Certains pensent pouvoir se réclamer du schéma traditionnel ; mais ont-ils vraiment des blogs au sens strict du terme ? Et, de toute manière, on n'est jamais sûr de rien. Comment savoir si tel cri du cœur doit être pris ou non au pied de la lettre ? Les blogueurs eux-mêmes savent-ils toujours où ils en sont ?

Dans le meilleur des cas, ce flou conduit à des situations décalées, parfois drôles, parfois sinistres, mais toujours déroutantes pour un lecteur « à l'ancienne ».
Quelques exemples :
- le message ultra-personnel balancé à la face du le monde : Pourquoi tu m'as fait ça ! Je t'ai bien vu hier, à 16h43, dans le bus W avec cette pétasse.
- la prise d'otage :  Attention, je vais faire un malheur ; et vous serez malades de culpabilité, parce que vous assisterez à la catastrophe sans pouvoir rien faire.
- l'injonction contradictoire : Au secours, fichez-moi la paix !
- le scoop : Hier soir, j'ai regardé la télé.
- le comble du people : Il est pas mignon, mon hamster ?

Mais le plus caractéristique peut-être, c'est l'article qui se referme comme une huître dès qu'on tente de le lire. Il a toutes les apparences d'un petit bijou littéraire ; malheureusement, surchargé de sous-entendus, de références non explicitées, il ne livre que ses phrases, ses mots, ses figures de style : l'auteur n'a pas jugé bon d'en transmettre les clés aux lecteurs. Les tentatives d'interprétation se détruisent les unes les autres,  et l'auteur ricane : Pas grave ! Moi, je me comprends, et c'est pour moi que j'écris.
Frustrant !

Cela dit, le lecteur n'est pas seul en cause ; de profonds malentendus, bien plus graves à mon avis, guettent les auteurs eux-mêmes.
Les états d'âme, les coups de colère, les cris de douleur changent de nature lorsqu'il passent de la rumination intérieure à la forme écrite, et plus encore si, mis en valeur par un brillant habillage, ils basculent dans la sphère publique.
Dans les eaux troubles que l'on traverse entre 13 et 25 ans, quand on flotte encore dans la vie sociale sans avoir son fond et sans savoir bien nager, ce qu'on écrit tient parfois du miracle, mais cela va aussi dans tous les sens.
Pourtant, fixée par l'écriture, la pensée la plus improbable, la plus fugace devient objet, acquiert une permanence, se donne des allures de vérité. On ne peut porter cette sorte de vérité à la connaissance du public qu'en la détachant de soi.  L'expression publique du désarroi, de la souffrance, est toxique si on ne s'en dissocie pas. Un état affectif se renforce en se montrant aux autres ; il revient nous en boucle, insidieusement légitimé.
L'expression de l'anorexie, des mutilations, de la mise en danger de soi devient proprement insupportable au moindre soupçon d'exhibition (justifié ou non).  Ce sont de vraies souffrance, mais elles sonnent faux lorsqu'elles se donnent à voir. Et surtout, en s'offrant en spectacle, elles se donnent une raison supplémentaire de durer.
Je peux comprendre qu'on exprime son mal de vivre, et même en public, mais qu'alors on le fasse sous la forme d'une demande avec une réponse possible. Et si ce n'est pas envisageable, si l'on doit absolument crier sa souffrance à la face du monde, simplement pour crier, alors crachons-la loin de nous sous une forme que les autres puissent reprendre à leur compte. La poésie sert à cela, entre autres.
Je ne crois pas qu'un blog puisse rendre fou, mais je suis sûr qu'il peut exciter une douleur présente, amplifier un déséquilibre existant.
On y flirte souvent avec le passage à l'acte parce le blog est par lui-même déjà un acte. Rien à voir avec un pur exercice de langage.

Je ne vais pas me mettre à condamner les blogs, dans un blog, qui plus est !
Tout au contraire, je suis convaincu que les blogs offrent à l'écrit une chance nouvelle, qu'ils ouvrent des perspectifs prometteuses et je m'en félicite. Néanmoins, en définissant une situation de communication inédite, ils nous imposent des règles qu'il faut connaître. Quand on s'aventure sur un chemin mal défriché, il vaut mieux porter de bonnes chaussures et marcher prudemment, à cause des serpents.


Par coconuts le Jeudi 29 mars 2007 à 15:15
Quel superbe article! Très bien construit, très bien pensé, j'aime beaucoup. J'm'en va zyeuter le reste de ton univers de ce pas.
Par emma-la-savate le Jeudi 29 mars 2007 à 16:16
Décidément, je ne suis pas déçue d'être tombée sur ta trogne, et du coup, sur ton blog.+++
Par maud96 le Jeudi 29 mars 2007 à 19:24
Il faudra que je revienne lire (temps un peu restreint, en ce moment). En gros, d'accord avec tout... sauf "les eaux troubles des 13-25 ans"... âge de mutation difficile, ok, mais les adultes aussi nagent souvent en eaux troubles...
Par a.fleur.de.curiosite le Jeudi 29 mars 2007 à 21:21
Et bien, la blogosphère t'inspire ces derniers jours. =) Et tant mieux. J'ai tout lu, parfois relu même car mon mono-neurone est particulièrement lent ce soir. C'était très intéressant en tout cas, mais plutôt que de dire simplement que je rejoins certaines de tes idées, je vais réagir sur les passages qui m'ont interpellée (ce qui ne signifie pas pour autant que je ne partage pas ton avis sur les passages en question).

Je me suis retrouvée dans un passage, celui où tu évoques ces bloggueurs qui finalement n'écrivent qu' "à demi-mots", ("surchargé de sous-entendus, de références non explicitées, il ne livre que ses phrases, ses mots") qui laissent au lecteur une multitudes de pistes sans vraiment comprendre de ce dont il s'agit réellement. Je crois que j'ai souvent écrit ainsi, notamment sur mon premier blog, mais c'était davantage parce que j'étais dans l'incapacité dire "plus" et surtout, expliquer "les faits exacts", que parce que je ne voulais pas que le lecteur puisse saisir mes mots. (Mais encore une fois, entre les raisons dont on se sert pour se justifier à nous-mêmes les choses et les raisons réelles, il y a parfois un grand fossé, trop sombre pour qu'on puisse en saisir la profondeur. Bien entendu, je ne fais pas de mon petit cas une généralité, ce que je dis n'engage que moi.) Il y a aussi une autre raison, c'est que je pense que les faits en eux-mêmes ne sont pas les plus importants, que la manière de le vivre et de le ressentir éclaire davantage sur quelqu'un que sur ce qu'il vit au sens strict du terme. C'est loin d'être nouveau, un même événement suscitera différentes réactions, parfois même à l'opposé les unes des autres. C'est dans ce sens là que je pense que la manière de vivre quelque chose peut exprimer/dévoiler davantage sur soi que le fait en lui-même. Bref, je m'éloigne du sujet, on sent fout de moi. Sourires
Par a.fleur.de.curiosite le Jeudi 29 mars 2007 à 21:24
Oh, zut. Plus de caractères restants. L'idée que je commençais à exposer m'a échappée. Je crois que je reviendrai pour finir ce commentaire quand mon mono-neurone sera un peu plus reposé, excuse moi pour ce commentaire inabouti et inachevé, mais certains articles méritent qu'on prenne un minimum de temps pour y réagir. Et là, je crois que je n'ai plus assez de cellules grises (toutes transformées en cellules mortes ^^) pour écrire quoi que ce soit de censé.

Si les idées venues aux premières lectures me reviennent, la suite au prochain épisode, euh, commentaire. =)

M.
Par a.fleur.de.curiosite le Jeudi 29 mars 2007 à 21:26
Horreur, "on sent fout de moi " : rectification: on s'en fout de moi.
Voilà, juste parce que c'est terrible de me rendre compte d'une telle faute. Je préfère ne pas relire le reste, de peur d'être envahie par un sentiment effroyable de ridicule (déjà que...)
Par Nicolas le Vendredi 30 mars 2007 à 17:04
Je vais être un peu critique à l'égard de votre article car malgré le fait d'avoir était en accord avec (presque) tout ce que vous avez et avoir pu catégoriser mon "blogue" dans "vos" "standards", je pense qu'il manque un petit quelque chose. Tout d'abord, vous écrivez "Certains pensent pouvoir se réclamer du schéma traditionnel ; mais ont-ils vraiment des blogs au sens strict du terme ?" sans même expliquer ce que vous sous-entendez (ou "sous-lisez") par "schéma traditionnel", qu'est ce qu'un blogue "au sens strict du terme" ?
Le terme "blog" signifiant "web log" qui se traduit par "archive internet" est un ensemble de billets/articles classés par ordre chronologique c'est pourquoi je ne comprends pas ce qui excluerait certains espaces (im)personnels du terme, même le plus strict qui soit.
Michel Tournier inventa le néologisme "extime" (en opposition à "intime") pour définir l'emploi des blogues et de leurs journaux dits "intimes" (source : Wikipedia).
Dernier point que vous n'avez pas développé, volotairement je suppose, visant à définir votre espace, dans quel "standard" le définissez vous ? A quelle partie de votre explication peut-il se référer ?
Par Nicolas le Vendredi 30 mars 2007 à 17:10
Corrections (après relecture) :
ligne 1 : "avoir été" je comprends et je partage le sentiment de ridicule de M.
ligne 2 : "tout ce que vous avez écrit" à vouloir écrire trop vite des mots s'échappent...

En espérant qu'il n'y en ait pas d'autres.
Par que-vent-emporte le Vendredi 30 mars 2007 à 18:35
A Nicolas

Tout d'abord, je vous remercie d'avoir pris la peine de venir jusqu'ici poursuivre la discussion.
Ensuite, j'utiliserai, sans guillemets les mots "blog" et "blogueur"; je ne les aime pas, mais j'aime encore moins "blogue" ; alors je m'en accommode.
Avant de répondre à vos remarques, permettez-moi de situer dans son contexte l'article dont vous parlez. Après avoir visité plusieurs sites de blogs, j'ai choisi de m'installer sur Cowblog qui me semblait le plus convivial et je n'ai pas été déçu. Il se trouve que ce site rassemble surtout des adolescents et de jeunes adultes. Alors, ce que j'ai en tête quand je parle de blogs, c'est ce que je vois tous les jours sur Cowblog. Je n'ai ni la prétention ni les moyens de me prononcer sur les blogs en général. En revanche, je suis très sensible à certaines caractéristiques extrêmement répandues sur Cowblog, à certaines ambiguïtés, voire à quelques situations périlleuses. C'est cela qui me porte à réagir et que j'essaie de comprendre.

Le schéma traditionnel : il est décrit au début du texte. C'est le pacte de lecture qui veut que l'on ne confonde pas l'auteur et le narrateur, et qu'un texte lancé dans la sphère publique ne soit pas pris au premier degré, comme d'une lettre personnelle, par exemple.

Blog au sens strict du terme : la formulation n'est pas claire, je vous l'accorde. Elle laisse entendre qu'il y aurait une norme en la matière et ce n'est pas ce que je pense. Je parlerais plutôt de tendance, la forme influençant très fortement le contenu.
Par que-vent-emporte le Vendredi 30 mars 2007 à 18:36
A Nicolas, suite

Sur un blog, on met ce qu'on veut, ou ce que l'on peut. Personne n'est obligé de parler de soi dans un blog; il en est qui présentent des recettes de cuisine et d'autres des textes qui pourraient aussi bien figurer dans des livres. Mais ce n'est pas la tendance dominante.

Il faut une certaine maîtrise de la communication pour avoir l'idée et simplement la possibilité de marquer une distance. Je suis donc convaincu que le blog ou disons plus généralement la diffusion d'écrits personnels sur internet induit une manière d'écrire, la confusion entre l'intime et l'"extime". Par ailleurs, un grand nombre de blogueurs écrivent comme s'ils ne se rendaient pas compte qu'ils ne sont pas lus seulement par leurs proches.

Et le mien, de blog… Il n'a rien du journal intime, quoique j'y sois très personnellement engagé. Certaines histoires en disent probablement plus sur mon "moi profond" que bien des confidences, mais ce sont des histoires. Mais je constate surtout que sur Cow, mon blog est atypique et que si je veux comprendre comment fonctionnent les blogs qui m'entourent (que j'apprécie et que j'estime), je dois changer d'angle de vue. C'est ce que j'ai tenté de faire dans cet article.
Voilà. J'espère avoir répondu à vos questions et vous salue cordialement.
Par Ne.p4.pill0n le Vendredi 30 mars 2007 à 21:57
Et moi je passe pour une gamine, que je suis, a côté de tous ces commentaires réfléchis. Mon blog, je ne le continue plus, il ne m'inspire plus, ce bleu, cette écriture, cette déco. J'aurais besoin de changement. Mais je réalise les habillages aussi bien que je joue au football. Alors je laisse aller, il est vrai que ma vie, quand je l'écris, elle passe mieux, mais bon. Tant pis. J-8 pour mon concours, j'ai fait du shopping pour une jolie tenue, elle est chouette. J'espère que ca va marcher. Enfin bon, on verra bien. Ola, j'ai vite changé de sujet, sans m'en rendre compte. Enfin bon, j'ai réfléchi, je ne sais pas comment te remercier pour les commentaires que tu as posté le 23 ! Ils sont si simples, si touchants, respirent la sincérité et. Je sais pas. Merci, du fond du coeur. Je te l'ai deja dit, une larmichouille est montée. Si j'avais su que tu ferais ainsi partie de ma vie ! Et l'impression que tu es un peu le seul qui me comprend, qui comprend ma vie, de loin, avec le recul, parce qu'on ne se connait pas, au fond.

Arf, je dois y aller, deja, il me reste du francais a apprendre mais je tenais a t'écrire. Parce que sinon...
Alors bonne soirée, et vivement que je m'ennuie, que tu me racontes une histoire... Comme a une vraie gamine, avant de s'endormir...
Par maud96 le Vendredi 30 mars 2007 à 23:06
C'est le com de a.fleur.de.curiosite qui me fait penser que certains blogs qui parlent "à mots couverts" ne parlent ainsi que parce que la famille (et surtout les parents) risque de lire... Sorte d'autocensure, de langage voilé, ou même de "règlement de compte" effleuré. D'autres blogs (que tu connais bien) ont même fait tout un art de cacher sous "l'illusion" des vécus qui ont pu être souffrances... Il y a aussi de la pudeur, derrière le flou des mots...
Par Plaiethore le Samedi 31 mars 2007 à 1:24
a.fleur.de.curiosite et Maud ont tout compris je crois.

Qu'ajouter ? Peut-être ceci : un blog est également un simple moyen de s'écrire à soi-même, de poser des mots sur des ressentis tout particulièrement personnels. Il ne s'agit donc plus ni de communication, ni d'échange à proprement parlé, mais bien d'une démarche intime et introspective.
Les règles communicantes n'ont pas lieu d'exister lorsque les serpents (talentueux serpents j'entends) mènent la danse. Libre à nous alors d'entrer dans la ronde, de s'approprier maux et mots et d'en faire ce que bon nous semble, ou bien de tourner les talons et d'avancer sur des chemins confortables et sans piqures venimeuses.
Liberté de lecture et liberté d'interprétation me paraissent essentielles et même vitales. Contraintes et règles et c'est la mort assurée de l'expression...
Par pudiquexhibition le Samedi 31 mars 2007 à 11:46
j'aime beucoup ce que tu dis, mais je ne comprends pas bien en quoi le fait de publier sur un blog, à la lecture de tous, est différent, selon toi, de publier un livre? le passage par les institutions comme tu dis? ca ne chnge pas le fond du livre, un peu la forme, certes...

Que dire des livres posthumes,publiés sans l'avis de l'auteur?

Dans le blog, l'auteur décide de tout, du fond, de la forme, le blog prmet une liberté de diffusion, peut-etre dangereuse, mais avant tout la liberté de l'auteur, de livrer au lecteur des morceaux de lui... Mais le lecteur ne peut prendre que ce qu'on lui donne... ce que l'auteur daigne lui laisser, libre a lui de l'interpréter comme il l'entend, et c'est la peut-etre que réside l'abime pour l'auteur, l'interprétation...?
Par Nicolas le Samedi 31 mars 2007 à 18:37
Je vous remercie pour les précisions que vous apportez et qui me sont satisfaisantes. Tout d'abord pour ce qui est de l'appellation de ce phénomène, je crois que je l'apprécie tout aussi peu que vous, voire moins. Je préfère le mot "blogue" à celui de "blog" car il me donne l'impression d'être un peu plus francisé, cependant, je m'essaye, avec peu de réussite, à employer le terme de "cybercarnet" qui semble avoir été adopté par certains Québecois.
Je suis en accord sur le fond de votre raisonnement même si le fait de définir ou de donner des caractéristiques spécifiques à des cybercanets me parait être une tâche ardue tant la diversité des motivations de l'auteur (parfois narrateur) sont variées. Un peu comme si vous essayiez à définir ce que l'on trouve dans un livre...
Je vous souhaite de comprendre les cybercarnets que vous estimez à défaut de comprendre leur univers.
Par emyagony le Samedi 31 mars 2007 à 18:57
Ma réponjse hors sujet à l'article: Et c'est ca l'ambiguité du dessin! On ne sais aps pourquoi on le fait mais on le fait!!!! Mais bon, quelque fois il est bon de ne pas savoir et surtout de ne pas se poser de question! J'aime à penser que les grands artistes ne réfléchissaient pas à ce qu'ils dessinaient ou peignaient mais ils ont quand meme produits des oeuvres d'arts!!!
Par Seulement le Dimanche 1er avril 2007 à 13:42
Au risque de passer pour quelqu'un qui n'ose pas mettre plus de deux mots dans un commentaire commentant un article long enrichissant et je passe sur les adjectifs, je me contenterai donc de deux seuls mots répétés :
Shit, frustrant.
Par a.fleur.de.curiosite le Lundi 2 avril 2007 à 10:58
Je reviens dans cette boîte à commentaires pour réagir au titre: "Quand dire, c'est faire."
Je suis en train d'étudier le développement du langage, et plus précisément aujourd'hui les théories du XXe siècle, et figure toi que mon cours me renvoie directement à cet article, surtout à son titre et à une conversation que nous avions eue.
" Dans la lignée des travaux de perspective interactionnistes, s'est développée la pragmatique du langage. La conception qui est à la base de ce courant est la suivante: tout énoncé est un acte qui créé des relations des relations nouvelles entre celui qui parle ou écrit, son interlocuteur et le contenu de l'énoncé."
Comment ne pas penser à toi quand je suis arrivée à ce point de mon cours ? Sourire.
Par defouloir le Lundi 2 avril 2007 à 22:24
Je ne sais pas comment tu fais pour nous rendre la lecture aussi douce...

Je viens juste de capter cet article. Les deux cellules grises qui tourne dans ma tête on parfois du mal à s'agiter.

J'ai lu l'article deux fois. (oui, j'ai toujours été maso) et je dois dire que j'ai eu deux sentiments différents. En fait, je me reconnais dans ce que tu dénonces. Les appels au secours que personne ne comprends, les demandes d'aide vaines, les articles qui n'ont de sens que pour moi, l'écriture égoïste que j'étale à la face du monde. Mais moi, dans ma vision du blog, j'ai un problème. Je ne prends pas conscience que tous les internautes du monde entier sont amenés à pouvoir visiter et lire ma vie. (d'où mon côté parfois trop franc)
Mais j'ai trouvé dans le blog quelque chose qui m'a fait avancé dans la connaissance de moi même. Ecrire, je le fais depuis tous le temps presque. Mais j'avais de moins en moins envie d'écrire à la plume. Le résultat n'était pas esthétique, et les ratures rendaient la lecture laborieuse. Mais dans un blog, tout est plus simple. Si on écarte le côté fautes d'orthographe, j'ai avancé dans mon écriture. Par le fait que les gens puissent donner leur avis (parfois inutil...) sur ce que l'on écrit, j'ai réussi à me comprendre et à m'analyser. L'auto-analyse est très mauvaise je sais... Mais je trouve qu'un blog permet de se comprendre mieux.

Bien sur, il faut prendre les blogs inteligemment et rester lucide ! On ne dois pas se fier à ce qu'on lit, avoir un esprit critique sur les affirmations des autres, et même apprendre à ne pas donner un faux sens caché à ce que l'on lit... Les blogs apportent beaucoup à celui qui sait les comprendre.

Et je vais arrêter de débiter mes inepties pleines de " fotte daurtografs".
Je deviens adepte du pavé de commentaires.
Par soft-snow le Mercredi 4 avril 2007 à 11:48
Comme pas mal de tes lecteurs (visiteurs !) j'ai cette impression bizarre, celle d'être visée directement ou non. Que j'écrive à demi-mots celà s'entend et c'est indéniable, mais à mon sens le blog s'il reste un outil de communication ne doit de clarté à personne ! As-tu pensé que l'auteur s'étant perdu lui-même, il puisse chercher à retranscrire un état de douleur déboussolée plutôt que d'aligner les plaintes impersonnelles ? Et puis comme le dit Maud, il y a la famille oui, la famille qui passe sur le pc à la chaîne. C'est peut-être aussi pénible, quand chacun surveille chacun.
Un outil de communication le blog ? Oui et dix fois oui. Communication avec soi-même parfois, à la vue de tout le monde parce que la meilleure cachette, c'est pas de cachette du tout. Et n'aies pas d'inquiétude à ce sujet : les écrits les plus insupportables et intimes restent généralement sur papier (même si les blogs économisent drôlement les forêts...).

Bonne semaine à toi, bizz !
Par soft-snow le Mercredi 4 avril 2007 à 15:14
Bien reçu !
Et Merci :)
Par LaPetiteSarthoise le Mercredi 25 avril 2007 à 18:17
"un grand nombre de blogueurs écrivent comme s'ils ne se rendaient pas compte qu'ils ne sont pas lus seulement par leurs proches."

Je vais réagir particulièrement à cette phrase tirée de ton commentaire. Je vais sans doute avoir l'air de jouer sur les mots, mais cela me semble un point important d'un certain nombre de blogs : ils écrivent surtout pour ne pas être lus par leurs proches. Un blog livre souvent des confidences que l'on garde jalousement / dont on a honte / ou que pour quelque raison que ce soit nous ne voulons pas livrer à nos proches. Chacun a besoin d'un jardin secret, d'un petit coin d'ombre auxquels certains ne puissent accéder. Il est des choses que l'on n'oserait dire en face aux plus proches, mais qui ont besoin d'être exprimées, et entendues. Mais les conséquences sont différentes, si elles sont entendues par des inconnus qui finalement ne sortiront jamais de la sphère du blog...

Je crois que je n'arrive pas à m'exprimer aujourd'hui. Trop engourdie par la chaleur.
Par monochrome.dream le Mardi 8 mars 2011 à 14:21
Cet article m'ébranle parce que, si sur le moment, en le lisant, j'avais légèrement implosé, je m'aperçois après coup que tu avais raison sur toute la ligne. Il y a une écriture qui fait plonger tout comme il y en a une qui sauve. Je crois.
 

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