Samedi 5 juillet 2008 à 12:19
Petit matin, frais printemps du jour, longtemps perdu, presque oublié, mon temps secret, je te retrouve aujourd'hui. Aucun bruit dans la maison. Détaché de ceux qui dorment, l'esprit alerte, ayant reçu ma consigne des songes de la nuit, j'attends, prêt à écrire, le jour qui s'annonce : l'aube est le berceau des idées neuves.
En tendant l'oreille, la fenêtre ouverte, je perçois les fins bruits d'une vie qui n'est pas encore celle de tous.
Le paysage demeure incertain. Le soleil n'est pas levé. Pour quelques instants encore, l'équilibre subsiste entre la pâleur du dehors et la lumière du dedans. Mais c'est encore la feuille blanche, sous mes yeux, qui m'éclaire.
Jeudi 3 juillet 2008 à 10:25
Brume songeait, laissant son esprit vagabonder comme un poisson glisse entre deux eaux. Il formulait de brèves questions du bout des doigts et les réponses d'un interlocuteur invisible s'enchaînaient sous ses yeux, comme de noirs filaments de souffrance.
Les gens portent ça en eux. Et quand ils entrouvrent les placards de leur vie, ça sort. Ce n'est pas mortel. Certains prétendent même que c'est seulement dans la tête : un petit effort et on n'en parle plus.
C'est juste une entrave qui freine un peu la vie...
Mais d'invisibles mâchoires, y sont embusquées qui mordent au hasard.
Sous les yeux de Brume, donc, se formait une parole silencieuse et sans visage. Sous l'alignement des mots sans voix se disait le dit :
- Quelles sont ces mâchoires qui me lacèrent ? Quels sont ces corps froids qui me frôlent ? Et pourquoi ne puis-je jamais me tourner du côté de mes blessures ni même les effleurer du doigt ?
- Quelles blessures ? Allons, allons, tout va bien. Qui pourrait dire le contraire ? Le soleil brille dans le ciel, tu prospères. Rien qui puisse faire un malheur légitime. Si tu savais ce qu'ils endurent ceux qui sont vraiment malheureux, comme tu aurais honte de te plaindre !
- Et pourtant, et pourtant… Soit. Je veux bien te croire, je veux bien faire un effort. Voilà. C'est ça le bonheur, oui, c'est ça le bonheur, c'est ça le bonheur, c'est ça le bonheur, c'est ça le bonheur, c'est ça… Vois comme je danse, vois comme je danse !
- Oui, songeait Brume, tu danses, belle jeune fille, mais je vois tes pieds qui saignent.
Epuisé Brume alla se coucher. Il dormit sans rêve. Ou plutôt, il n'en fit qu'un.
Les quatre cent mille éclats du monde s'étaient encore éloignés de quelques centimètres et bientôt on ne pourrait plus sauter de l'un à l'autre.
Le lendemain, bien que le soleil levant fût beau comme jamais, il était comme vidé de sa substance et sentait derrière ses yeux le poids des larmes.
Lundi 30 juin 2008 à 14:44
Eh bien non ! Je ne serai pas complètement privé d'internet pendant ces deux mois.
Une connexion fluette me permettra de rester en contact avec vous autres.
Une connexion fluette me permettra de rester en contact avec vous autres.