Mercredi 29 août 2007 à 9:45


Monsieur Brume, au temps de ses études, avait une méthode bien à lui pour interpréter les textes difficiles. Il ne se demandait jamais : « Qu'est-ce que cela veut dire ? » ou « Qu'est-ce que l'auteur avait en tête ce jour-là ? » Il prenait le texte, seulement le texte, et le considérait uniquement comme étant LA réponse à UNE question, une question souvent très en-deçà ou très au-delà du texte, une question que l'auteur n'avait pas forcément lui-même en tête. Il cherchait simplement à identifier la question, c'était tout le sens de sa lecture et je peux vous assurer qu'il y trouvait son compte.

Il arrivait souvent, d'ailleurs que la question fût sans rapport avec le contenu du texte. Celle, par exemple, à laquelle répondent la plupart des romans maigrichons ou bêtement tapageurs qui encombrent les présentoirs des librairies aujourd'hui est tout bêtement:    « Comment faire du fric sans trop se fatiguer ? » C'est consternant, mais quand on sait cela, l'interprétation de l' « œuvre » ne présente plus aucune difficulté.

Et puis, au fil des années, Monsieur Brume, comprit que le comportement des gens, si erratique soit-il, leur vie même, relevaient de la même approche. Il en avait assez de les entendre se lamenter, se justifier, se mentir. Il se fichait pas mal de ce qu'ils pouvaient penser. Il observait, sensible à la manière autant qu'aux actes ; il écoutait, attentif au grain de la voix plus encore qu'aux mots mêmes. Et toujours, il se demandait : «  A quelle étrange question réponds-tu sans le savoir, toi qui te prends pour toi-même ? »


Par Plaiethore le Mercredi 29 août 2007 à 11:56
On peut dire que la question est trouvée en fonction de la réponse que l'on souhaite obtenir, n'est-ce pas ?
Cela est une grande liberté que la lecture.
Par suspendue le Mercredi 29 août 2007 à 12:39
J'aime beaucoup ton texte. Ca fait réfléchir sur les gens qui nous entourent, et sur nous même aussi. La question de personnalité est une vaste question, a laquelle je serais bien incapable de répondre...
Biyou
Par L-Emasculee-Conception le Mercredi 29 août 2007 à 15:36
considérer l'oeuvre globale comme réponse, à une question que le lecteur se pose, signifie que le lecteur lit l'oeuvre comme il l'entend, et non comme l'auteur l'eut voulu, (sauf si les visions et interprétations du lecteur et de l'auteur se rejoignent, ce qui est rare).
Fait on de même pour notre personnalité, ce que l'on cherche à renvoyer, est-ce ce que l'Autre perçoit de nous?


En réponse à ton commentaire... je ne sais pas quoi dire, mais, il faut des Madames de Ségur, il en faut, pour que le rêve ne s'éteigne pas, pour continuer à croire. Il faut aussi voir dans mes textes une partie de ma conception des choses, une vision sécante et pas globale et entière. Réaliste, mais pas blasée :) J'ai aussi, heureusement, un coté Comtesse.
Par que-vent-emporte le Mercredi 29 août 2007 à 16:03
Attention ! Je n'ai jamais dit "une question que le lecteur se pose". La question ne préexiste pas à la lecture et elle dépend très indirectement du lecteur. C'est le texte qui est premier. En tant que réponse, il est tel qu'il est, donné, intangible. La question, elle est ailleurs. On la cherche. C'est, en quelque sorte, l'inconscient du texte.
Par Plaiethore le Mercredi 29 août 2007 à 16:34
"C'est, en quelque sorte, l'inconscient du texte"... c'est précisément ce que je voulais dire (à ma façon).

T'ai répondu chez moi l'ami.
Par emyagony le Mercredi 29 août 2007 à 18:16
pas facile de se concentrer sur cette lecture difficile avec la tv derriere!!!! enfin, je l'aime bien ce Monsieur Brume...
Par Ch0u.Fleur le Mercredi 29 août 2007 à 19:10
Il ne te ressemblerait pas un peu, ce Mr. Brume ?

:)
Par emyagony le Jeudi 30 août 2007 à 0:05
oui merciiiii! Je me susi trompé!! Je reprend l'école le 1st septembre uhuhuh! j'ai modifié ma betise d'inattention c'est bon, merci de me l'avoir fait relever! enfin et pis et bien hum merci pour ces commentaires aussi! c'est bon de te retrouver parmis nous! il y a toujours des choses à dire!
Par suspendue le Vendredi 31 août 2007 à 11:25
Dents aus tiroirs ou pas, il y a du souci à se faire...
(k)
Par suspendue le Vendredi 31 août 2007 à 11:25
Merde, "aux" et pas "aus". ^^'
Par Sardine le Vendredi 31 août 2007 à 11:40
Très bon texte.

Par suspendue le Vendredi 31 août 2007 à 11:49
Le deuxième et troisième tiroirs te pardonnent bien évidemment. Biyou
Par maud96 le Vendredi 31 août 2007 à 23:18
Texte profond : il regarde SOUS le tiroir, et pas seulement DANS...
Par monochrome.dream le Jeudi 10 mars 2011 à 15:43
Tu parlais déjà d'inconscient du texte à cette époque.
Lire les gens comme on lit un texte... renversant parallèle !
 

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