Amour de la langue. Belle idée, mais qui me gêne cependant ; la langue en effet n'est pas une chose que l'on puisse aimer, … parce qu'elle n'est pas une chose.
Elle est relation, entre les hommes et de soi à soi. Pas un objet (sinon pour les linguistes, mais qui est linguiste ?) et surtout pas une matière que l'on puisse « manier » (hideuse expression !). La langue est la forme particulière que prend toute communication verbale et toute pensée consciente à l'intérieur d'un espace culturel donné ; le souci que nous en avons témoigne simplement du soin que nous portons à notre rapport au monde. Ni plus, ni moins. La richesse de la langue, c'est d'abord la richesse de l'échange entre les hommes et la subtilité de l'image du monde que nous pouvons construire en nous-mêmes. On vit dans la langue ; on ne la possède pas, on la partage, comme on partage l'air qu'on respire, comme on peut sourire aux autres.
Lundi 9 octobre 2006 à 9:04
Commentaires
Par Lundi 9 octobre 2006 à 19:55
le non pas naturel, mais culturel ;-)
(tiens, plus de filtre anti-spam ?!)
(tiens, plus de filtre anti-spam ?!)
Par Lundi 9 octobre 2006 à 21:32
le Les mots, faut les laisser sortir tels qu'ils sont. c'est quand ils flottent dans l'air qu'ils sont le plus beaux. Quand ils sonnent légers et interchangeables, c'est là qu'ils ne le sont justement pas, interchangeables... Tout sonne tellement plus faux quand on pèse trop ses mots, quand on cherche à en "caser" un nécessairement... Des mots trop lourds, trop étriqués, dans une bouche qui ne les aurait pas prononcés si on lui en avait laissé le choix... C'est pareil sur le papier... Les mots, c'est "l'air qu'on respire, oui"... Mais pas l'air contitionné. Surtout pas ça.
Par Lundi 9 octobre 2006 à 22:51
le J'ai peut-être supprimé cet article, la place devient comptée et j'écrème mes publications, pas de lézard !
bonne nuit !
bonne nuit !
Par Lundi 9 octobre 2006 à 23:07
le Les images ! ça pèse.
Par Lundi 9 octobre 2006 à 23:10
le J'ai compris pour l'heure de l'article : c'est l'heure de création, j'ai utilisé la nouvelle fonctionnalité de création d'article hors ligne. Il a été créé à 20h04 et je ne l'ai posté qu'il y a quelques minutes.
re-bonne nuit.
re-bonne nuit.
Par Mardi 10 octobre 2006 à 21:23
le Je rafole de la langue française, j'en viens au canibalisme, Dévorant livres sur livres...Mais de tous les mots que j'ai lu, je pense que mes préférés sont :
suave, murmure, extase, soupir, chochotement et passion.
suave, murmure, extase, soupir, chochotement et passion.
Par Mardi 25 septembre 2007 à 19:36
le La dernière phrase m'est sublime. (Le pronom personnel réfléchi est sûrement inapproprié mais c'est la seule formulation qui me vient.)
Une question me vient. Ne peut-on aimer que les objets ?
Une question me vient. Ne peut-on aimer que les objets ?
Par Jeudi 2 décembre 2010 à 10:45
le Tu parles de la langue en général ? Comme un langage articulé ? Comme langue maternelle ?
Tant qu'il est question de la langue en ce sens, ce que tu dis fonctionne, mais dès lors qu'on met en jeu l'apprentissage d'autres langues, ça s'effondre un peu.
Je ne parle pas des gens bilingues, parce qu'ils n'entendent plus les langues qu'ils parlent : ils se contentent de les comprendre. Plus jeune, en cours d'anglais, la prof nous avait passé une vidéo, et ma voisine de table, parfaitement bilingue, m'avait expliqué qu'elle ne se rendait m^me pas vraiment compte que la vidéo soit en anglais, car elle comprenait tout pareil, sans effort. Ca m'avait effrayée, car pour moi la langue normale et courante ne s'étend véritablement qu'au français.
Par contre, quand on apprend des langues, c'est différent. Il y a toujours, au départ, un moment où elle n'est encore qu'un insensé fouilli ; puis au fur et à mesure qu'on débroussaille et qu'on comprend les logiques sémantiques et de prononciation, elle devient langue, mais pas langue évidente, pas langage spontanément brassé. Alors on peut savoir si on l'aime ou non. Je me souviens d'avoir été très fière de parvenir à "faire des phrases" en espagnol lorsque j'ai appris. Et d'avoir adoré prononcer cette langue. Peut-être, d'avoir pu dire : "j'aime la langue", non pas dans le sens restreint de "j'aime l'espagnol", mais plutôt : "j'aime me sentir capable de parler avec aisance", et "j'aime la musique de la langue".
Tant qu'il est question de la langue en ce sens, ce que tu dis fonctionne, mais dès lors qu'on met en jeu l'apprentissage d'autres langues, ça s'effondre un peu.
Je ne parle pas des gens bilingues, parce qu'ils n'entendent plus les langues qu'ils parlent : ils se contentent de les comprendre. Plus jeune, en cours d'anglais, la prof nous avait passé une vidéo, et ma voisine de table, parfaitement bilingue, m'avait expliqué qu'elle ne se rendait m^me pas vraiment compte que la vidéo soit en anglais, car elle comprenait tout pareil, sans effort. Ca m'avait effrayée, car pour moi la langue normale et courante ne s'étend véritablement qu'au français.
Par contre, quand on apprend des langues, c'est différent. Il y a toujours, au départ, un moment où elle n'est encore qu'un insensé fouilli ; puis au fur et à mesure qu'on débroussaille et qu'on comprend les logiques sémantiques et de prononciation, elle devient langue, mais pas langue évidente, pas langage spontanément brassé. Alors on peut savoir si on l'aime ou non. Je me souviens d'avoir été très fière de parvenir à "faire des phrases" en espagnol lorsque j'ai appris. Et d'avoir adoré prononcer cette langue. Peut-être, d'avoir pu dire : "j'aime la langue", non pas dans le sens restreint de "j'aime l'espagnol", mais plutôt : "j'aime me sentir capable de parler avec aisance", et "j'aime la musique de la langue".
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J'aime ta définition "on vit dans la langue", un élément naturel après tout.