Vendredi 18 juillet 2008 à 11:06
Un paysage.
Au bord du chemin, un arbre.
Un homme marche.
Il s'arrête et parcourt du regard le feuillage qui l'abrite.
Indéniablement, le monde existe.
Et à n'en pas douter, c'est le monde des hommes.
Dans ce très bref moment de résistance à la mort - ce spasme - qu'est une vie humaine, si l'homme s'inquiète de sa patrie, il pense que l'univers entier lui répond et le rassure.
Mais si l'homme embarque l'arbre dans sa pensée, fait penser l'arbre à son tour, c'est lui-même qu'il trouve dans la pensée de l'arbre. Dès lors qu'il ne suit pas seulement les contours de l'arbre mais prend le train de sa mouvance propre, depuis le moment où devenu arbre celui-ci s'est détaché de l'arrière-fond du monde, s'est construit branche après branche, l'homme voit se dessiner au coeur du lent déploiement de l'arbre le chemin qui le mène à la mort inéluctable. L'arbre, comme tout vivant, porte sa mort en lui.
Et la vie d'un homme, c'est beaucoup plus court et fragile que la vie d'un arbre.
Quand le cycle de l'humanité se sera bouclé sur lui-même, quand les hommes auront disparu, alors les monuments humains, les messages gravés dans la pierre, les grands charniers, les balafres sur le sol, les traces de tant d'illusions et de tant d'horreurs, rien de tout cela ne se distinguera plus du grand cycle des choses.
Ce sera donc l'heure de l'oubli ? Bien plus que cela : l'heure de la disparition pure et simple de toute mémoire.
Et si le cycle de la vie se clôt à son tour, quand les arbres eux-mêmes ne seront plus, tout retournera au silence premier.
C'est le message de l'arbre à l'homme qui peut penser.
Et l'homme reprend sa route.
Comme au bord du chemin l'arbre, puissant et calme, se meurt
Commentaires
Par Vendredi 18 juillet 2008 à 17:03
le Retour aux sources. Pensée à l'état brut.
Par Vendredi 18 juillet 2008 à 19:58
le Un peu tristounettes, ces pensées de promeneur solitaire !
Le dernière fois que j'ai grimpé dans un arbre (un jeune chêne), c'est lors d'une ballade dans les Cévennes du Sud, à la fin d'une ballade avec mes parents, en descendant, pour leur faire une farce, échapper à leur regard et les regarder passer sous moi sans qu'ils me voient. Les arbres, c'est fait pour grimper dedans et voir de plus haut, ou se coucher dessous et laisser passer le soleil... ou pour faire les branches du feu dans la cheminée en hiver.
C'est clair, je ne veux pas être trop philosophe, çà risquerait de me rendre trop résignée !
Le dernière fois que j'ai grimpé dans un arbre (un jeune chêne), c'est lors d'une ballade dans les Cévennes du Sud, à la fin d'une ballade avec mes parents, en descendant, pour leur faire une farce, échapper à leur regard et les regarder passer sous moi sans qu'ils me voient. Les arbres, c'est fait pour grimper dedans et voir de plus haut, ou se coucher dessous et laisser passer le soleil... ou pour faire les branches du feu dans la cheminée en hiver.
C'est clair, je ne veux pas être trop philosophe, çà risquerait de me rendre trop résignée !
Par Lundi 21 juillet 2008 à 19:00
le La vie humaine, un spasme avant la mort ? C'est donc pour ça, qu'on prétend voir défiler sa vie quand vient notre dernier souffle !
Par Jeudi 10 juin 2010 à 23:27
le Tu devrais t'essayer au théâtre. Tu maîtrises bien l'aspect visuel des choses.
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C'est inscrit dans l'arbre qui voit naître, bruisser puis mourir des peuples entiers de feuilles.