Lundi 27 novembre 2006 à 20:01


Il grimpait, un pas après l'autre, sans trop se fatiguer. Déjà l'aube s'annonçait discrètement: une tache plus claire au sud-est faisait comme une vague fenêtre au bout d'un couloir obscur. La neige était profonde. Il s'arrêta une première fois, s'essuya le front et resserra les attaches de ses raquettes. Le jour était encore loin, mais l'obscurité cédait peu à peu; les arbres tout autour se détachaient de l'ombre.
Il se remit en route. La blancheur encore éteinte du paysage commençait à parler; la surface de la neige gardait en mémoire les frôlements et les drames de la nuit. Ici, un cerf était passé ; là les traces d'un chien errant (d'un loup ?) recouvrait en partie celles d'un chevreuil : le prédateur patient et tenace avait peut-être déjà rejoint sa proie. Un peu plus loin, quelques plumes à la surface de la neige et trois gouttes de sang ...
La montée était longue, les raquettes enfonçaient un peu trop. Le marcheur s'essoufflait. Il s'arrêtait plus souvent, il devenait un peu maladroit, effleurait parfois les branches des sapins chargés de blanc. Il sentait une morsure glacée dans son cou quand un nuage de poudreuse tombait sur ses épaules. Il fallait qu'il atteigne le sommet avant le lever du soleil. Il le devait, absolument.



Par Marko.N.A le Mardi 28 novembre 2006 à 0:09
Il faut que j'aille me coucher avant l'aube, il le faut absolument.
Par Plaiethore le Mardi 28 novembre 2006 à 16:26
Deuxième palier et déja je sens l'odeur indéfinissable de l'opression...
Par Marko.N.A le Mardi 28 novembre 2006 à 20:37
On est coincé au deuxième palier , là ...
Par Margritis le Mardi 28 novembre 2006 à 20:40
J'ai bien envie qu'il l'atteigne ce sommet ...

Je vais suivre ses pas dans la neige :)
Par monochrome.dream le Samedi 29 mars 2008 à 10:49
On se fichait désormais du hasard. Nous avions dérogé à la règle, et en toutes connaissance de cause, avions cliqué "novembre". Il faut comprendre : nous cherchions la 5ème minute.
Et cependant, le hasard nous rattrapa quand même. Une gifle glacée s'abattit sur nous. Un pauvre type épuisé grimpait dans la neige. On ne savait pas où il allait. Il prétendait viser un sommet. Je me souviens avoir souri. Le sommet était sous ses pieds, sous un voile bleu des plus lumineux. Et ça brillait, ça flashait. Et il le savait, le bougre, mais il en voulait encore plus.
Par monochrome.dream le Jeudi 9 septembre 2010 à 0:54
Alors on continue, courage !
 

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