Devant l'entrée F de la barre 4, deux vigiles fument une cigarette et tuent le temps en attendant l'arrivée de la police. Ils regardent d'un air blasé le corps tordu d'un homme qui gît sur le béton, les membres brisés, le crâne fracassé. L'immeuble est vide ; il doit être prochainement dynamité. Les deux vigiles ont été chargés de contrôler les cadenas et les chaînes qui verrouillent les entrées. Ils sont contrariés, car cet incident perturbe leur planning.
L'un d'eux explique à l'autre comment, juste avant d'entrer dans l'immeuble, il a levé les yeux, par hasard, comment il a aperçu ce type, tout en haut, qui faisait le guignol tout au bord du toit, comment il a gueulé à ce connard de faire gaffe, ce qu'il n'aurait jamais dû faire, parce que… Et voilà! A cause de ça, ce soir, ils en auront une fois de plus jusqu'à pas d'heure.
- Mais qu'est-ce qu'il branlait là-haut, ce type ?
- Va savoir… On a beau tout fermer, ces glandeurs trouvent toujours un trou de souris où se glisser, quand il n'enfoncent pas carrément les portes. Celui-là, on m'en a déjà parlé. Une espèce de malade qui passe ses nuits dans les couloirs et les escaliers de l'immeuble. Un somnambule, quoi !
Terminé
Cette chute ultime est aussi solide que le béton rencontré par le pauvre bougre.
Bravo !