que-vent-emporte
Fou qui trouve assez bleu l'azur
Dimanche 21 janvier 2007 à 0:39
C'est un bus étrange. Une ligne imprévisible, qui trace elle-même son itinéraire jour et nuit, jamais le même d'un jour ou d'une nuit à l'autre, s'arrêtant comme au hasard, tantôt ici, tantôt là. Nous, les passagers, ne sommes pas les maîtres du trajet et le chauffeur reste invisible.
Ce bus, j'y suis monté un jour, il y a très longtemps. J'étais jeune, à peine libéré des balbutiement de l'enfance. Je l'attendais, il s'est arrêté, je suis monté. Et moi qui n'avais encore souci que de moi-même, je n'ai pas relevé le fait qu'un vieillard devant moi s'était levé pour me céder sa place. Car dans ce bus ce sont les plus vieux qui se lèvent pour laisser s'asseoir les plus jeunes. A chaque arrêt, un passager embarque et un autre descend. La porte pour monter se trouve devant, à l'arrière celle pour descendre. Personne ne se trompe jamais, car l'erreur sur ce point n'est pas dans l'ordre des choses.
De ce bus, on ne s'évade que par moments, si l'on ferme les yeux. On peut alors concevoir l'illusion d'une vie pleine de passions, d'un métier chargé de responsabilités. Mais dès qu'on les rouvre, on se retrouve à sa place, inconfortablement assis, sans mot dire, le regard tourné vers la fenêtre à contempler les secondes et les minutes qui tombent du ciel et recouvrent le sol comme les feuilles des arbres en automne, comme la neige en hiver.
Un jour, ou une nuit, je verrai monter une belle jeune fille ou un très jeune homme, qui me désignera sans le savoir. Et ce sera mon tour de lui céder ma place.
Commentaires
Par Ne.p4.pill0n le Dimanche 21 janvier 2007 à 17:19
J'aime tes instantanés. Tu le prends souvent ce bus? Et t'aimes ca, toi?
Par le Dimanche 21 janvier 2007 à 17:31
Une seule fois ? Mais pourtant tu as dit " ce bus, j'y suis monté un jour, il y a très longtemps. " et après tu dis " un jour montera devant moi [...] et ce sera a mon tour de lui céder la place "
Tu pourras remonter ?
Tu pourras remonter ?
Par le Dimanche 21 janvier 2007 à 17:56
On peut monter une fois le jour, une fois la nuit c'est ca ? Faut m'excuser hein si je comprends pas tout.
Par le Dimanche 21 janvier 2007 à 18:17
J'essayais juste de comprendre. Bref. Ca n'empêche pas ce texte d'etre super et la photo au dessus est jolie aussi. J'avais pas envie de poster deux commentaires hein ^^
Par le Lundi 22 janvier 2007 à 2:08
je suis montée moi aussi dans un bus il y a bien longtemps. Peut être était-ce le même. Le mien avait la douce odeur des souvenirs qui s'échappent des regards. Il faisait bleu ce jour là et la vieille femme, je crois qu'elle s'appelait Irene, la vieille femme me souriait. C'est pour cette unique raison que je l'ai choisi. Elle s'est levée, m'a caresseé les cheveux. Je me suis assise à sa place. Elle sentait la lavande. J'ai tourné mon regard vers la fenêtre et vit que le paysage valloné défilait doucement . Alors je me suis retournée vers la vieille dame et... Elle avait disparu. Il ne restait que son parfum flottant dans l'air. Depuis toujours j'aime l'essence de lavande et j'en met partout...
Par le Mercredi 24 janvier 2007 à 18:14
J'aime beaucoup le com sussuré par moderatocantabile (avec ce pseudo, ç'est sûrement dit avec une voix très douce). Belle allégorie de la vie et de son issue: plus plaisante en tout cas que la barque de Charron... et on aimerait en effet tant connaître qui prend notre place, puisqu'ici les places sont comptées : on aurait alors l'impression d'une fin utile puisqu'elle permet l'émergence d'un nouvel être...
Par le Mercredi 24 janvier 2007 à 23:20
c'est empreint de poésie, une nouvelle fois encore =) ... Une jolie métaphore que celle du bus. Je ne me rappelle pas de la personne qui m'a cédé sa place, mais une chose est sure : quand ça sera mon tour, jamais je n'oublierais le visage de l'enfant =)
Par le Jeudi 25 janvier 2007 à 22:20
Le bus de la vie?
J'espere avoir bien sasi la métaphore =) Si c'est ça,elle est vraiment belle.
J'espere avoir bien sasi la métaphore =) Si c'est ça,elle est vraiment belle.
Par le Vendredi 26 janvier 2007 à 18:24
Un sacré bus, que cette existence.
L'illusion, tu ne l'aimes pas trop je crois ; pour te l'avoir vu me l'écrire plusieurs fois. Mais n'est-ce pas ce qui nous permet de quitter le bus le temps d'un rêve et d'un espoir ? La chute est lourde, qu'importe le vol fût magique et les sensations qu'il fit naître, inégalables ! Et qui sait : le bus lui-même n'est peut-être qu'une de ces sacrées bonnes vieilles illusions...Un philosophe je ne sais plus lequel, a supposé que la vie n'était peut-être qu'un rêve. Je rechercherai et te dirai.
*Un petit coucou depuis le siège de derrière*
;)
L'illusion, tu ne l'aimes pas trop je crois ; pour te l'avoir vu me l'écrire plusieurs fois. Mais n'est-ce pas ce qui nous permet de quitter le bus le temps d'un rêve et d'un espoir ? La chute est lourde, qu'importe le vol fût magique et les sensations qu'il fit naître, inégalables ! Et qui sait : le bus lui-même n'est peut-être qu'une de ces sacrées bonnes vieilles illusions...Un philosophe je ne sais plus lequel, a supposé que la vie n'était peut-être qu'un rêve. Je rechercherai et te dirai.
*Un petit coucou depuis le siège de derrière*
;)
Par le Dimanche 28 janvier 2007 à 12:15
L'important n'est pas toujours de se voir : tu as senti l'air que ma main a brassé ?
Alors ça suffit :)
bisous
Alors ça suffit :)
bisous
Par le Jeudi 8 février 2007 à 22:39
Eh bien moi, c'est ça que j'aime chez toi (quoi je te renvoie la balle ? ;-)). Tu m'emportes, tu me fais rêver, je voudrais bien y monter dans ce bus, mais en même temps en lisant je cherche les détails, je ne vois pas où tu veux m'emmener... Et là vient la dernière phrase, et je me réveille, et tout prend son sens, et plus que cela, car le récit me parle aussi de moi, même s'il n'était pas là pour ça au départ. Et c'est ça qui est beau...
(oui je sais pas m'exprimer)
(oui je sais pas m'exprimer)
Par le Mardi 8 mars 2011 à 10:59
Si c'est une belle jeune fille qui monte, tu ne tomberas pas amoureux d'elle, pas vrai ? :$
(Je n'ai pas envie que tu descendes : le voyage avec toi est délicieux)
(Je n'ai pas envie que tu descendes : le voyage avec toi est délicieux)
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