Le premier titre de ce blog était Sur la pointe des pieds, parce que, vieux et décalé comme je le suis, je ne voulais surtout pas déranger. Aujourd'hui, il semble bien que ce souci ne soit plus de mise. Je me suis donc donné un nouveau titre, un vers d'Aragon, qui exprime exactement ce que très profondément je pense : Fou qui trouve assez bleu l'azur !
Naïf, je supposais que tout le monde connaissait ce vers, extrait d'un poème qu'adolescents nous savions par cœur sans même l'avoir appris.
Ce n'est peut-être plus tout à fait vrai aujourd'hui, alors voici le texte.
UN AIR D'OCTOBRE
Un air comme une traîne immense
Un air qui ne finit jamais
Un air d'octobre une romance
Plus douce que le mois de mai
Un air qui toujours recommence
Tes yeux ont le mal d'horizon
Fou qui trouve assez bleu l'azur
A qui le ciel n'est pas prison
Il faut aimer à démesure
Ce n'est pas assez que raison
Bel automne aux mains de velours
C'est la chanson jamais chantée
C'est la chanson de notre amour
C'est la chanson des roses-thé
Dont le cœur est couleur du jour
Est-il assez profond sanglot
Pour dire les déserts physiques
Pareils aux ronds qu'on fait dans l'eau
Les mots valent-ils la musique
Du long désir au cœur enclos
Un air Elsa de la démence
Un air qui ne finit jamais
Un air d'octobre une romance
Plus doux que n'est le mois de mai
Un air comme une traîne immense
Le Nouveau Crève-Coeur