Jeudi 24 janvier 2008 à 11:05
Monsieur Brume vous semble être un homme sage et, à l'instar de tous les sages, un homme heureux. C'est assez juste, à première vue, disons.
A dire le vrai, heureux, Brume l'est certains jours plus que d'autres. Donc, vous l'aurez compris, certains jours un peu moins, voire beaucoup moins que d'autres.
C'était notamment le cas lorsqu'à l'improviste surgissait ce boulet de Malodo, un Milanais volubile, un pur Lombaire.
Brume ne se souvenait plus du jour où pour la première fois Malodo lui avait imposé sa présence. Vraiment, à cette occasion, il avait manqué de fermeté ; Malodo avait aussitôt tiré parti de cette faiblesse, sachant parfaitement qu'il suffit d'une première fois pour autoriser tous les abus ultérieurs. Depuis lors, chaque année, au moment où Brume s'y attendait le moins, ce malotru s'introduisait sournoisement dans son appartement, se glissait à pas feutrés dans son dos et, parvenu à quelques centimètres de lui, signalait brusquement sa présence en hurlant : « Surprise ! Tu ne t'attendais pas à ma viste, ingrat que tu es. Mais rassure-toi, moi, je ne t'ai pas oublié ! » Cette plaisanterie puérile, indéfiniment répétée, produisait chaque fois un effet spectaculaire : Brume restait cloué sur place !
Malodo se faisait passer pour le meilleur et le plus fidèle ami de Brume et s'installait chez lui sans vergogne pendant une semaine ou deux, avant de disparaître, le temps de se faire un peu oublier. Brume avait beau le snober en feignant de ne pas le connaître, lui faire la gueule ou se mettre carrément en colère, Malodo encaissait sans broncher les remarques les plus désobligeantes, restait sourd aux menaces et souriait benoîtement tandis que Brume l'insultait. Il s'incrustait. Pire, il creusait littéralement son trou, déplaçant les meubles, rayant les parquets, cassant les bibelots.
Brume, le sage Brume, l'heureux Brume était vaincu. Il n'avait plus d'autre choix que de surveiller ce mordeur de nerfs, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de faire servilement le dos rond afin de limiter les dégâts. Il se pliait – littéralement – à tous ses caprices. Accaparé par Malodo, il cessait d'écrire et ne répondait même plus au téléphone.
Commentaires
Par Jeudi 1er janvier 2009 à 13:09
le Je me souviens bien de sa visite de l'an dernier. T'avais lu les Fourmis :)
J'espère qu'il viendra pas cette année. L'abruti...
J'espère qu'il viendra pas cette année. L'abruti...
Par Samedi 19 mars 2011 à 23:16
le Décidément, tu attires les boulets ! Cette année, voilà Malopié qui s'y met !
Par Samedi 19 mars 2011 à 23:16
le (j'espère que Malopié n'aura pas gâché ta soirée, sinon il aura de mes nouvelles)
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T'envoie des bisous, si ça peut compenser... (en espèrant que Malodo dorme sur le paillasson, ce soir)