Mercredi 13 septembre 2006 à 19:51

Ici, dans un sens, je ne parle pas de moi.

Je ne dis pas ce que je fais le matin, l'après-midi, le soir ; je ne me mets pas en scène dans l'espace et dans le temps. C'est que pour moi comme pour vous, cela n'a aucune importance, aucun intérêt.
Passé l'âge des choix dramatiques, une fois qu'on a appris à maîtriser un peu ses émotions, on ne se voit plus comme le héros d'un roman ou d'une bande dessinée. Le personnage que l'on est perd de son intérêt ou paraît même un peu ridicule. Ce qui compte, en revanche, c'est ce qui a fini par emplir et, dans une certaine mesure, structurer le monde intérieur ; c'est ce qu'on a reçu et qu'on n'a pas le droit de garder pour soi. C'est pourquoi, ici, on trouvera très peu de « vécu », mais beaucoup de pensées tâtonnantes, quelques bizarreries, et surtout des citations, des textes, des poèmes, qui sont autant de signes, de poteaux indicateurs invitant aller voir plus loin.
En écrivant ainsi, je fais ce qu'il y a de plus « authentique » à mes yeux. C'est ce qui me définit le mieux, c'est ce que je suis.

Ici, en fin de compte, je ne parle que de moi.




Par Plaiethore le Jeudi 14 septembre 2006 à 11:33
C'est ainsi que je commence à te comprendre.
Par capric3-dun-j0ur le Jeudi 14 septembre 2006 à 17:25
<< Passé l'âge des choix dramatiques, une fois qu'on a appris à maîtriser un peu ses émotions, on ne se voit plus comme le héros d'un roman ou d'une bande dessinée. >>

une des nombreuses phrases que j'adore ici.
Par soft-snow le Samedi 11 novembre 2006 à 22:50
Sans parler de nos actes, on finit par définir l'essentiel de ce que l'on vit...

Je viens de voir tes commentaires.
Et ça m'a donné envie d'ignorer le mal aux yeux.
Pour lire encore. Et réagir ? ;)
Par monochrome.dream le Samedi 6 novembre 2010 à 22:59
A lire ton blog, souvent, j'ai eu envie d'en savoir plus. C'est curieux de ma part. Déplacé. Mais ce n'était pas exprès. Il y a tout dans tes articles : la consistance, la personnalité, des précipices dont on ne sait pas la fin, des choses dans lesquelles on se retrouve, d'autres dans lesquelles on se perd et puis... ce n'est pas tout, ça l'est sans l'être, tu es là sans visage, tu t'abstrais, parfois c'est sublime, d'autrefois non, cela m'effraie juste improbablement fort.
Il faut que je retrouve un paragraphe chez Feuerbach. Je vais te le chercher.
Par monochrome.dream le Samedi 6 novembre 2010 à 23:05
"En tant qu'il n'est que pensé, en tant que simple être de pensée (Gedankenwesen), Dieu, c'est-à-dire Dieu en tant que Dieu, n'est toujours qu'un être éloigné ; la relation que l'on entretient avec lui est abstraite, semblable aux relations amicales que nous entretenons avec un homme éloigné, dans l'espace, et personnellement inconnu de nous. Même si ses oeuvres, les preuves d'amour qu'il nous donne, nous rendent son être présent, pourtant subsiste toujours un vide non rempli, qui laisse le coeur insatisfait, nous languissons du désir de le voir. Tant que nous n'avons pas rencontré un être face contre face, nous restons toujours dans le doute concernant la conformité de son être à notre représentation : c'est d'abord dans la vue que se trouve la conviction dernière, l'assurance complète." (p282, éd. Gallimard)

Je ne te compare pas à Dieu. J'ai juste pensé à ce passage, que j'avais coché sans trop savoir pourquoi. J'y ai pensé parce qu'au fond, non, tu ne parles pas de toi au sans "sans équivoque" où traditionnellement on entend cela. Tu laisses les lecteurs te supposer.
(k)

(Bon, tu clignotes/orange sur msn, je viens)
 

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