La S.P.C.B., Société protectrice des Cowblogs, vient de m'envoyer une mise en garde plutôt sévère.
Depuis plus de trente jours Que-vent-emporte serait livré à lui-même, sans la moindre surveillance ! C'est mal et si cela doit durer, couic ! ce sera l'euthanasie. Rien que ça !
Pourtant, mon babillard de bientôt une année d'âge me paraissait suffisamment mûr pour se passer de moi quelques semaines…
Chers amis de la S.P.C.B., essayez de me comprendre ! Je suis un citadin, je vis hors sol près de onze mois par an, entre béton et ciel grisâtre ; mais cela ne me convient guère et si je ne retrouve pas de temps en temps la terre grasse où le pied s'enfonce, le soleil qui tape, la pluie qui mouille, le brouillard qui bouche l'horizon, le balancement de la faux à travers l'herbe haute, le parfum du foin qui sèche, le bruit des mouches, la morsure des taons et le spectacle des chevaux, je m'étiole comme une plante verte condamnée à végéter sous les néons d'un bureau sinistre. Je suis un citadin qui a besoin d'air, un citadin un peu loupé. Désolé !
Et comme la campagne qui me ravit, l'air un peu trop frais qui me fait respirer, ma montagne souriante (et humide) ne connaissent point l'internet, un choix (pas si douloureux que ça) s'imposait.
Mais je reviens, je reviens, Mesdames et Messieurs de la S.P.C.B. Ne vous faites pas de souci. Je reviens avec ma cacophonie de voix discordantes, avec Barnabé, tous les autres, et quelques nouvelles recrues peut-être.