Qui a fait ça !?
Si cette question provoque chez vous un frisson d'angoisse, vous savez déjà où je veux en venir.
Evidemment que c'est vous qui avez fait "ça". Bien sûr, vous n'avez pas fait exprès... enfin, si, mais vous ne pensiez pas que ça prendrait une telle ampleur...
Et vous vous défendez mollement : oui, je l'ai fait, mais "ça" ne me ressemble pas, vous le voyez bien, vous me connaissez... Tout de même, vous ne me croyez pas capable de...
Bah ! Ne vous fatiguez pas, il n'y a aucun doute, c'est bien vous ; sans vous "ça" ne serait pas arrivé. Il ne vous reste qu'à retourner votre embarras contre vous-même, à sonder vos propres motivations, à analyser soigneusement les circonstance : mais comment "ça" m'est-il venu ?
Oui, en effet, je voulais bien faire quelque chose, quelque chose qui soit bien de moi, qui me ressemble, qui fasse plaisir, qui ne dérange pas, qui ne me mette pas en cause, et voilà que je me retrouve avec "ça".
Va falloir faire avec, sauf que "ça" me dépasse complètement. Que voulez-vous... J'en ai accouché comme d'une sorte de monstre, cela m'a échappé c'est sorti de mon contrôle. Mais voilà, "ça" m'a définitivement marqué et maintenant, je ne suis plus que l'ombre de "ça".
Pas facile d'être un artiste !
Mais le difficile sans doute, pour l'artiste, c'est à la fois de ne pas avoir honte de son chef-d'oeuvre, ni d'en tomber amoureux. De maintenir en distance suffisante ce "ça" qui lui échappe. Il y faut sans doute beaucoup de détachement.