Lundi 2 octobre 2006 à 18:08
« D'un fruit qu'on laisse pourrir à terre, il peut encore sortir un nouvel arbre. De cet arbre, des fruits nouveaux par centaines.
« Mais si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue. Ou encore : celui qui parle est la mère, le poème est l'œuf et celui qui écoute est le fécondateur de l'œuf. Le poème qui n'est pas écouté devient un œuf pourri. »
René Daumal 1908 - 1944
Commentaires
Par Mardi 3 octobre 2006 à 20:34
le N'y voie aucun air de reproche cher Jean...
Il est très bon de sortir des contextes :)
Il est très bon de sortir des contextes :)
Par Mardi 30 novembre 2010 à 22:10
le Tu es souvent le père des merveilles que je lis ici.
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"C'est à cela que songeait, dans sa prison, un poète condamné à mort. C'était dans un petit pays qui venait d'être envahi par les armées d'un conquérant. On avait arrêté le poète parce que, dans une chanson qu'il chantait sur les routes, il avait comparé la tristesse qui rongeait jusqu'à l'os la chair de son corps aux fumées meurtrières qui avaient brûlé jusqu'au roc la terre de son village."
Et dire que ce poète était l'ami, en décalage de temps, des dadaïstes :)