que-vent-emporte
Fou qui trouve assez bleu l'azur
Mardi 31 octobre 2006 à 23:06
Ces apparitions commençaient à me troubler, d'autant plus que je semblais être le seul à les remarquer ou, du moins, à les trouver bizarres. Elles continuaient. Je savais qu'ils étaient plusieurs, au moins trois, peut-être plus. Le même costume, la même taille, la même démarche, et surtout le même visage vague, inexpressif, hors du réel. Je ne pouvais pas sortir de chez moi sans tomber sur l'un de ces personnages. Il fallait que je fasse quelque chose.
J'ai décidé d'en arrêter un et de lui demander qui il était et ce qu'il faisait là. Pour moi, ce n'était pas si facile: je suis plutôt timide. Je n'ai pas attendu longemps. J'en aperçois un, je l'aborde : « Excusez-moi, Monsieur… » Il s'immobilise un instant, tourne la tête vers moi, sans dire un mot. Je vois ses yeux bleus qui flottent dans le vide. Soudain il accroche mon regard, fronce légèrement les sourcils, esquisse un petit sourire, et reprend son chemin. J'avais l'air malin en lui courant après et en criant : « Monsieur ! Monsieur ! ». Les passants me regardaient. Oui, c'était moi qu'ils regardaient, étonnés.
Commentaires
Par le Jeudi 2 novembre 2006 à 12:59
(j'aime les commentaires de Marko.N.A). C'est vrai qu'on pense à Magritte...
Par le Samedi 29 mars 2008 à 10:44
On a lu dans cet ordre pendant la balade : on a fait, 3ème minute, puis 2ème, puis 1ère, et ensuite la 4ème. On n'est pas logique, mais on se promène alors ça n'est pas important.
L'écrivain a fauté à la frappe. Il a écrit "longemps" et c'est resté ignoré longtemps. Au moins ça prouve-t-il que le monde n'est pas carré, et que l'écrivain n'est pas infaillible.
L'écrivain a fauté à la frappe. Il a écrit "longemps" et c'est resté ignoré longtemps. Au moins ça prouve-t-il que le monde n'est pas carré, et que l'écrivain n'est pas infaillible.
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et le vent le déporte.
... soudain je vois les hommes en noir à chapeau-melon de Magritte.