Jeudi 21 février 2008 à 14:35

C'est un jeu étrange que la vie.

Règle no 1 : On cherche tous quelque chose.
Règle no 2 : On ne trouve jamais ce que l'on cherche.
Règle no 3 : On ne sait même pas ce que c'est.

Alors la vie se passe à persévérer dans cette étrange quête ou à tenter de l'oublier.

De ce jeu, pourtant, sont sortis tous les mythes, toutes les musiques, tous les romans, toutes les sagesses, toutes les formes d'art.
Mais aussi, il faut bien le dire, quelques sinistres turpitudes.

Notamment cette suprême mystification qui consiste à répéter en boucle : « Ne cherche plus ! Ce qu'il te faut, nous l'avons produit, juste pour toi. Achète et trouve ton bonheur, achète sache enfin pourquoi tu es sur cette terre, achète pour que dure notre incomparable mode de vie, achète pour que croisse la croissance, achète et oublie une fois pour toutes que tu pourrais être un(e) autre ! »

De ce miracle humain qu'est le langage, il ne restera bientôt plus que le ricanement publicitaire. Et, croyant avoir enfin touché au but, fous de soif dans le plus désert des déserts, courant de mirage en mirage, nous nous épuiserons à récolter des bouteilles vides.


Par monochrome.dream le Jeudi 21 février 2008 à 17:18
Il y a deux personnes qui se battent pour commenter : une paranoïaque, et une non-paranoïaque.
La non-paranoïque, tu lui sors un truc comme ça, elle te répond par les voix de Platounet (le "trésor", dans le Banquet, enfin dans le Socrate vide), de Baudrillard (la violence qu'on tue dans l'oeuf parce qu'une nouvelle forme de violence est née), de Freudouninou (sublimation ?) et puis de Hergé, pour la touche d'humour dupondtienne...
En fait, la non-paranoïaque se sent tout, sauf concernée. C'est la mémoire froide qui assemble, c'est la faculté que mobilisent les jeunes enfants qui reconstituent un puzzle 12 pièces, marque ravensburger, matière PVC très rustique qui ne craint pas la bave.
A côté de ça, il y a la paranoïque. Une paranoïaque très jeune parce qu'elle a pris conscience, il y a une bonne demi heure, qu'elle existait. Elle se répète presqu'exactement la phrase par laquelle tu l'as décrite : "Il y a forcément quelque chose pour moi dans ce texte". Elle se répète ça, et d'une certaine façon ça la réveille. Ce qu'elle aimerait prendre pour elle : "Alors la vie se passe à persévérer dans cette étrange quête", ne suffit pas. Elle se rend compte que tout la concerne, effectivement. Que pour persévérer, il faut déjà avoir conscience du fait qu'on est "tentés d'oublier". Ce qu'elle n'arrive pas à faire, de toute évidence. D'où les résistances que tu dis, peut-être ?

Passe un bon week-end, je t'embrasse.
Et pardon pour ce com à rallonge (quoique non, rien de rien, je ne regretteuh rien. Na !)
Par pand0ra le Jeudi 21 février 2008 à 23:50
Mais on peut y faire face à la publicité qui pousse à la consommation sans pour autant se couper du monde et être ringard.
Enfin je le crois !
Je l'espère. Et tente de le vivre.
Par maud96 le Samedi 23 février 2008 à 23:18
Ce com de Lau ! elle est extraordinaire !
Et la pub oppressante devient de plus en plus une forme d'exclusion : je ferme tout ce que je peux, la télé (en France ou ici), je barricade ma boîte à mail, je donne mon adresse le moins possible... Quand on n'a pas de sous, on n'a pas de sous !
Heureusement, il y a longtemps que je ne désire plus grand chose... J'ai fait exprès, tout à l'heure, avec une toute petite faim au ventre, de passer devant des pâtisseries à Montréal et d'y traîner un peu plus longtemps que d'habitude, pour m'imprégner de désir... et ne rien acheter ! Parce que l'attitude de refus, face à la mendigoterie de la pub, il faut la cultiver, l'entraîner, comme pour un sport de haut niveau !
Avec le système qu'on fabrique, il n'y aura jamais assez d'argent, les gens conditonnnés en voudront toujours plus, donc on polluera toujours plus pour produire... et la terre est condamnée ! Angoissante évidence...
Par Mélie le Dimanche 24 février 2008 à 15:24
Mcdo sans A bordel de merde :@, et c'tait génial ^^, les photos vont venir oui oui oui :p.
Par monochrome.dream le Samedi 19 mars 2011 à 23:33
Il ne pourra pas rester que cela du langage. C'est impossible. Mieux vaut encore une humanité foudroyée brutalement avant sa totale déchéance, par noyade dans le monde miasmatique de la publicité.
 

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