Vendredi 3 novembre 2006 à 7:03


Il était toujours tourné vers moi, et cela faisait bien une demi-heure que j'étais assis là, moi qui ne m'éternise jamais dans le métro, qui ne m'assieds jamais sur ces sièges de plastique… Il ne bougeait pas ; il était là à cause de moi, pour moi, j'en avais la certitude.
Une rame venait de quitter la station, le quai était presque vide. Je me suis levé, je suis allé droit vers lui et je lui ai crié : « Qu'est-ce que tu me veux? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Vous ne pouvez pas me laisser tranquille, tous? » Il n'a pas bougé d'un millimètre. Je l'ai agrippé par la veste, il n'a pas fait un geste ; moi, je n'ai pas hésité une seconde. Il est tombé en arrière sur les rails, au moment précis où la rame suivante jaillissait du tunnel. Il ne m'a pas lâché du regard, et toujours ce sourire…

Jeudi 2 novembre 2006 à 20:31

Je vous avertis, c'est une histoire débile.
Juste pour vous dire que l'orthographe, ça sert, surtout à l'oral.

Un inconnu entre dans la bibliothèque.

Le bibliothécaire (chuchotant très fort) : Hep ! Monsieur, vous que je n'ai encore jamais vu, qui êtes-vous et que faites-vous ici ?
L'inconnu : Je ne suis qu'un raz de bibliothèque.
Le bibliothécaire : Sûrement pas, Monsieur. On dit rat de bibliothèque :
R, A, T.

L'inconnu : Bien essayé, mais c'est raté; d'ailleurs, c'est vous qui l'avez dit ! Ne vous tracassez pas, je m'en vais. Je ne faisais que passer, en coup de vent.

Il s'en va, effectivement.

Le bibliothécaire : Bon ! Maintenant, il ne me reste plus qu'à ramasser les livres…

D'accord, c'était débile ; mais je vous avais prévenus.


Jeudi 2 novembre 2006 à 17:02


Et il a fini par arriver, ce fameux matin. La substitution était achevée. Plus un seul passant « normal », plus une seule femme, plus un enfant : rien que des hommes en noir. Je m'étais mis en route et me préparais à prendre le métro une fois de plus, mais à quoi bon. Arrivé sur le quai, je me suis assis, pour faire le point. J'observais. Une dizaine d'hommes en noir déambulaient sur le quai, de chaque rame descendaient des hommes en noir aussitôt remplacés par d'autres hommes en noir. Ils regardaient tous dans le vide, ne s'arrêtaient jamais de marcher… Sauf un.
Tout au bord du quai, à une dizaine de mètre, il se tenait immobile, tourné vers moi et je ne pouvais éviter son regard pourtant si vague, ni son demi-sourire narquois. Une rame s'est arrêtée, puis elle est repartie : il ne bougeait pas. Des hommes en noir étaient descendus, d'autres étaient montés : lui, il restait là.


Jeudi 2 novembre 2006 à 11:29

Et tout rentra dans l'ordre.



Jeudi 2 novembre 2006 à 9:13

Sarabande


                      


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