Mercredi 6 septembre 2006 à 9:17

                         
                    Bonne journée qui commença mélancolique

                Noire sous les arbres verts
                    Mais qui soudain trempée d'aurore
                    M'entra dans le coeur par surprise.

                                       
                                                                                        Paul Eluard
                                                                                      Les yeux fertiles

Mardi 5 septembre 2006 à 23:40

La rentrée scolaire : gros coup de fièvre sur la blogosphère !

Et pendant qu'on y est, une petite question en passant, faussement naïve et vraiment décalée : peut-on encore trouver quelqu'un par ici qui fasse latin-grec ?


Dimanche 3 septembre 2006 à 22:38

A l'origine de l'écriture personnelle, il y a le double souci de conserver l'essentiel d'une émotion et de la transmettre. Quant à la lecture, elle consiste à faire éclore en soi une expérience intérieure dont le protocole vient d'ailleurs. Par l'écriture et la lecture, deux subjectivités communiquent.
Le fantasme de la télépathie est la transposition sur un mode délirant de l'expérience de la lecture, qui, elle, est accessible à tous.

Nous avons tous été déçus par des livres universellement célébrés, mais tous, nous avons été emportés par surprise, au hasard de lectures qui ne promettaient rien. C'est que le texte en lui-même est vide ; il ne contient pas lui-même l'émotion dont il procède et dont il conduit le renouvellement. Il est seulement la clé d'une expérience intérieure, qui, pour l'essentiel, dépend de nous.

Et nous avons besoin de cela parce notre univers intérieur s'étend à l'infini et contient de vastes zones inconnues, que nous ne pouvons aborder sans guide. L'exercice de la lecture nous met en présence de ces guides ; à leur insu, le plus souvent, ils nous conduisent à nous-mêmes.

La poésie est l'écriture la plus forte. Le poète sait se tenir à la source, si près qu'il saisit les mots avant même qu'ils ne livrent leur sens et peut les transmettre en  l'état, comme de fécondes énigmes. Lire de la poésie, c'est tenter soi-même l'approche de la source. La plupart du temps, on n'y comprend rien, mais parfois le miracle s'opère : un frisson, une bouffée de chaleur, nous informe qu'une porte est en train de s'ouvrir sur une partie de nous-même encore inconnue.


<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast