Mercredi 31 décembre 2008 à 19:24
2009
s'annonce et tiendra probablement ses promesses
Alors mieux vaut ne pas en parler !
Lundi 29 décembre 2008 à 10:47
A l’approche du grand déménagement, quand il fallut se mettre au grand tri, au grand débarras et à la grande mise en cartons, M. Brume s’aventura dans ses armoires jusqu’à des profondeurs depuis longtemps inexplorée. Non sans étonnement, il en retira des pages manuscrites, de vieux cahiers, des liasses de papiers tapés à la machine. Rien dont il ait gardé le moindre souvenir. Tout cela lui semblait d’un autre. C’était pourtant bien son écriture, ses ratures et surtout, flagrant, son désordre. Il hésita un moment, tenté de ce débarrasser de tous ces mots qui avaient déserté sa mémoire, puis il se mit à lire. Consterné le plus souvent, intrigué parfois, il n’était plus celui qui avait écrit tout cela.
Alors, où était-il passé, cet autre ? Dans quel cimetière ou dans quelle fosse commune fallait-il chercher sa tombe ? Depuis lors, physiquement, il avait vieilli, mais dans le miroir il se reconnaissait toujours; enfin c’était du moins son impression : le corps de ses vingt ans, restait identifiable, bien que déformé et alourdi. Mais s’il devait discuter avec lui-même tel qu’il était alors, parviendrait-il à se reconnaître dans les arguments échangés ? Quel seraient ses rapports avec cet étranger ? Seraient-ils capables de discuter ensemble dix minutes sans s’engueuler ? Tandis qu’il feuilletait et lisait en diagonale ces manuscrits incongrus que personne ne voulait plus défendre, le Brume d’aujourd’hui se demandait ce que le Brume d’avant-hier pourrait penser de tous ces textes qu’il écrivait aujourd’hui. Peut-être se sentirait-il trahi, floué ?
Peut-être bien, se dit Brume, mais il n’est plus là pour me le dire et à défaut de lui être fidèle, je suis le maître de son silence.
D’un geste élégant, il balança le tout au vieux papier.
Lundi 22 décembre 2008 à 10:28
Quelques phrases traînant, incertaines, comme un reste de fumée dans l’air quand le fumeur est parti et qu’il ne reste plus de lui que cela.
Trois ou quatre filaments de brume sur les champs endormis, qu’on traverse en marchant et qu’on respire au passage. Vagues odeurs éveilleuses de pensées oubliées.
Je marche, je dis je, je crois savoir où je vais. Je veux.
Mais à chacun de mes pas, une phrase s’éveille, un souvenir revient, l’impensé se révèle, l’invécu appelle autres possibles. Et je ne sais plus où je suis, ni ce qui compte, si c’est folie ou bien raison.
Là où mes pas me conduisent, est-ce bien là que je pensais aller ?