Jeudi 19 avril 2007 à 10:51
Il y a des blogs où tout le monde se précipite, où chaque article capte presque instantanément douze commentaires au moins. Et il y en a d'autres, qui ont tout pour fasciner, pour émouvoir, pour plaire, mais que trop peu de gens visitent.
Je comprends qu'on aime la discrétion, qu'on se garde de toute démagogie ; il n'en est pas moins vrai qu'un blog, pour vivre, a besoin du concours de quelques lecteurs attentifs, bienveillants, fidèles.
A partir d'aujourd'hui, je présenterai chaque semaine un blog qui me plaît et qui mérite beaucoup plus de visites qu'il n'en a.
La présentation sera simple : un nom, quelques citations, une adresse.
Calliope-deci-delà
salle des pas perdus, interlude sur grand divan
salle des pas perdus, interlude sur grand divan
« Certains soleils ne disparaissent pas certains soirs… le mien m'aveugle encore à cette heure. »
« Si seulement on pouvait m'enfermer dans un bouquin, je me cacherais bien encore derrière les mots. »
« Le monde des mortels l'ennuie. Profondément. Entre deux trêves. Elle a abandonné son sac de rêves. La déception n'a pas de cri. Elle fait parfois juste simplement écho à l'oubli. »
« Laisse-moi construire la vie comme je l'entends, mais comprends l'absence de sens, moi j'illusionne, autant que je te butine de mots. »
« L'attente du soir, l'éphémérisation des choses… »
« Florence, 16 ans, cherche vainement l'ivresse d'être en vie… »
« Si seulement on pouvait m'enfermer dans un bouquin, je me cacherais bien encore derrière les mots. »
« Le monde des mortels l'ennuie. Profondément. Entre deux trêves. Elle a abandonné son sac de rêves. La déception n'a pas de cri. Elle fait parfois juste simplement écho à l'oubli. »
« Laisse-moi construire la vie comme je l'entends, mais comprends l'absence de sens, moi j'illusionne, autant que je te butine de mots. »
« L'attente du soir, l'éphémérisation des choses… »
« Florence, 16 ans, cherche vainement l'ivresse d'être en vie… »
C'est ici .
Mercredi 18 avril 2007 à 17:50
Elle se lève à six heures, quitte son appartement à six heures quarante-cinq, prend le bus à six heures cinquante-cinq, plus ou moins cinq minutes. Le bus la laisse à trois minutes de son travail. Au bureau règne une logique morne et une convivialité forcée. Elle s'étonne toujours de la désinvolture avec laquelle elle s'acquitte de ses tâches quotidiennes, de la fausse affabilité des autres, de son aptitude à sourire sans joie, des subtils jeux d'esquive à chaque pause. Un bureau métallique au milieu des autres dans la grande salle, un clavier, un écran, un tapis de la souris, la photo à gauche de l'écran, un téléphone, deux tiroirs, une chaise sans accoudoirs, son sac : son territoire.
Pas de quoi construire une histoire. Tout lui tombe dessus et elle n'a même plus la force ou l'idée de se mettre à l'abri, de prendre sa journée, de courir sous les arbres, de s'étonner d'être si folle, de sauter hors du cheminement bien balisé qui la porte tous les jours, réglée comme une machine. Tout cela est tellement dénué de sens, tellement vain ! Elle essaie de s'économiser, de ne jamais aller au-delà du minimum… Elle est toujours épuisée en sortant.
Répétition quotidienne des mêmes gestes, fréquentation quotidienne des mêmes lieux, rituels insignifiants, irrémédiable solitude, puits sans fond : une vie…
Le dimanche, pas trop le courage de …
Et chaque année pendant dix jours, tirer le rideau sur toute cette monotonie et s'offrir quelques loisirs bien formatés.
Usure du désir… Plus j'étouffe, dit-elle, moins j'ai envie de respirer ; plus je suis triste, moins je pleure. Je suis seule et cela n'a plus d'importance. Je m'enroule petit à petit sur moi-même, chaque année un tour de plus, bien serré.
Longtemps, j'ai cru le refus possible, la révolte inévitable, mais cette certitude ne m'a donné que la force d'attendre, de trop attendre, de beaucoup trop attendre…
Samedi 14 avril 2007 à 12:30
Vous déboulez de mes friches intérieures comme des chiens flairant la sauvagine, mots. Vous laissez, mots, vos traces légères sur le sable de ma mémoire, et des lambeaux de chair dans les ronciers de ma folie. En meute, mots, vous aboyez, des vérités emmêlées. Et suspendus au sens comme des limiers au fil des odeurs toujours prêt à se rompre, vous courez à perdre haleine, vous vous égarez dans les confins, vous hurlez à la mort avant de vous traîner, décimés, sur le chemin du retour !
Et moi, sentinelle aveugle aux portes du rêve, l'oreille tendue, j'attends, votre passage sous mes doigts légers, tandis qu'au dehors le monde s'éveille.