Vendredi 10 novembre 2006 à 18:38


A deux pas de chez moi, presque sous ma fenêtre, passe un chemin, aujourd'hui ignoré du grand trafic et abandonné aux promeneurs, aux traîneurs de chiens, aux cyclistes et aux kamikazes à trottinette, un chemin pour aller à pied, qui frôle la lisière des forêts et traverse les champs. C'est le chemin de Paris. Ce nom, parce qu'au carrefour s'y engageaient tous les voyageurs qui, comme Rousseau, gagnaient à pied, à quelque trente jours de marche, la capitale du Royaume de France.
Le monde n'avait pas encore trop rétréci, le temps du voyage était parfois plus long que le temps du séjour à destination, et pourtant, sur ce chemin, les voyageurs se sentaient liés dès le départ à ce but qu'ils ne pouvaient atteindre que pas à pas : Paris s'annonçait dès le début du voyage.
 Je pense aussi à cette émotion qui saisit nos pèlerins modernes aussitôt qu'ils mettent le pied sur la route de Compostelle.
Et je me souviens des départs en vacances, avant l'autoroute. L'Océan se trouvait à quatre ou cinq jours d'automobile au terme d'une interminable route sinueuse. Pourtant, sitôt refermée la porte de l'appartement, avant même que la voiture ne démarre, on sentait déjà l'odeur de la mer.





Dimanche 5 novembre 2006 à 19:16



La Terre si vaste semblait inépuisable. Puis elle fut tout entière explorée.  Maintenant qu'elle nous si aisément accessible, nous nous y sentons enfermés.

Les grands voyages à l'autre bout du monde ne donnent pas accès au monde, il l'abolissent. A force d'aller plus vite, on ne s'est pas avisé que la distance, c'est d'abord du temps et que réduire le temps qu'il faut pour faire le tour du monde, c'est réduire le monde lui-même.
Il est impérieux de renouer avec la lenteur, de reconquérir les intervalles, de nous perdre entre les escales. Mais surtout, il importe de retourner comme un gant le grand véhicule et d'entreprendre enfin le voyage intérieur.
Tout ce que nous situons hors de vous, par le seul fait que nous en parlons, nous le portons en nous. Dormant, ouvrons-nous au rêve ; éveillés fermons plus souvent les yeux, fuyons le spectacle et cherchons du sens.

« Nous rêvons de voyages à travers l'univers ; l'univers n'est-il donc pas en nous ? Les profondeurs de notre esprit nous sont inconnues. Le chemin mystérieux va vers l'intérieur. C'est en nous, sinon nulle part qu'est l'éternité avec ses mondes, le passé et l'avenir. »
                                                    Novalis (cité par Albert Béguin)

« L'espace n'existe pas, il faut le créer. »
                                                    Giacometti (cité par Alain Jouffroy)
                                                   


Jeudi 2 novembre 2006 à 20:31

Je vous avertis, c'est une histoire débile.
Juste pour vous dire que l'orthographe, ça sert, surtout à l'oral.

Un inconnu entre dans la bibliothèque.

Le bibliothécaire (chuchotant très fort) : Hep ! Monsieur, vous que je n'ai encore jamais vu, qui êtes-vous et que faites-vous ici ?
L'inconnu : Je ne suis qu'un raz de bibliothèque.
Le bibliothécaire : Sûrement pas, Monsieur. On dit rat de bibliothèque :
R, A, T.

L'inconnu : Bien essayé, mais c'est raté; d'ailleurs, c'est vous qui l'avez dit ! Ne vous tracassez pas, je m'en vais. Je ne faisais que passer, en coup de vent.

Il s'en va, effectivement.

Le bibliothécaire : Bon ! Maintenant, il ne me reste plus qu'à ramasser les livres…

D'accord, c'était débile ; mais je vous avais prévenus.


Jeudi 2 novembre 2006 à 11:29

Et tout rentra dans l'ordre.



Jeudi 2 novembre 2006 à 9:13

Sarabande


                      


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