Dimanche 2 septembre 2007 à 17:19


J'ai convoqué tout l'univers à ma table pour discuter un peu. L'univers et moi, rien que nous deux : juste ce qu'il faut pour avoir une bonne conversation, sérieuse et tout et tout.

Lundi 27 août 2007 à 10:16



Passants, passez devant passez allons !
Surtout ne vous retournez pas !
Je me tiens derrière vous,
Je vous observe,
Résigné, dépassé, fourbu.
Passez, passants,
Suivez votre chemin,
Faites comme vous savez si bien faire,
Faites comme si vous aviez les yeux fermés,
Comme si vous ne saviez pas voir.
Fixez bien l'horizon droit devant.
Je ne suis qu'un avenir déchu,
Un de plus,
Un avenir que vous n'aurez pas,
Parce que vous ne le méritez pas.
Tant pis.


Dimanche 19 août 2007 à 19:14

Fin des vacances...




La S.P.C.B., Société protectrice des Cowblogs, vient de m'envoyer une mise en garde plutôt sévère.

Depuis plus de trente jours Que-vent-emporte serait livré à lui-même, sans la moindre surveillance ! C'est mal et si cela doit durer, couic ! ce sera l'euthanasie. Rien que ça !

Pourtant, mon babillard de bientôt une année d'âge me paraissait suffisamment mûr pour se passer de moi quelques semaines…

Chers amis de la S.P.C.B., essayez de me comprendre ! Je suis un citadin, je vis hors sol près de onze mois par an, entre béton et ciel grisâtre ; mais cela ne me convient guère et si je ne retrouve pas de temps en temps la terre grasse où le pied s'enfonce, le soleil qui tape, la pluie qui mouille, le brouillard qui bouche l'horizon, le balancement de la faux à travers l'herbe haute, le parfum du foin qui sèche, le bruit des mouches, la morsure des taons et le spectacle des chevaux, je m'étiole comme une plante verte condamnée à végéter sous les néons d'un bureau sinistre. Je suis un citadin qui a besoin d'air, un citadin un peu loupé. Désolé !
Et comme la campagne qui me ravit, l'air un peu trop frais qui me fait respirer, ma montagne souriante (et humide) ne connaissent point l'internet, un choix (pas si douloureux que ça) s'imposait.

Mais je reviens, je reviens, Mesdames et Messieurs de la S.P.C.B. Ne vous faites pas de souci. Je reviens avec ma cacophonie de voix discordantes, avec Barnabé, tous les autres, et quelques nouvelles recrues peut-être.


Mardi 19 juin 2007 à 11:04


Le deux centième article.
Rien de bien extraordinaire. Pourtant, que de pages, parfois bonnes, souvent quelconques ! J'y retourne rarement. Certains articles, je ne me souviens même plus de les avoir composés et je m'inquiète un peu : ne suis-je pas toujours en train d'écrire le même texte, de rabâcher la même idée, de tourner en rond, finalement ?
Qui sait ?
C'est comme toute cette poussière qui se dépose sur les livres, les meubles, l'écran de l'ordinateur. Le temps passe, la poussière s'accumule. Il faudrait un bon coup de torchon, mais ce serait trop de temps perdu, tandis que les mots, d'autres ? les mêmes ? se pressent au bout des doigts. Et, surtout, il y a les commentaires : souvenirs de blogs disparus, sourires amicaux, cris douloureux, remarques gentiment farfelues ou carrément à côté de la plaque (j'adore !). Ne sont-ils pas finalement plus précieux que les articles eux-mêmes ?
Alors on garde tout !


Jeudi 14 juin 2007 à 15:14


- Mais que font-ils, tous ces gens ? Les uns se promènent avec une lanterne, en plein jour, comme Diogène ; j'en vois d'autres qui creusent des trous un peu partout avec des pelles de jardin, des pelles à neige, des bêches, des truelles de maçon et des pelles à gâteau ; et là-bas, il y en a trois, à plat ventre dans les buissons. Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire  ?
- Ils cherchent.
- Et quoi donc ?
- Le sens de la vie.
- Ah bon … Et pourquoi sont-ils tous en pyjama ou en chemise de nuit, ou même tout nus, comme ce drôle de petit bonhomme, là-bas, au milieu du pré ?
- Ils ne veulent pas commencer la journée avant d'avoir trouvé.
- Mais il est déjà quatre heures de l'après-midi !
- Peu importe, c'est une priorité pour eux : ils cherchent d'abord.
- Et ils trouvent ?
- Non, alors ils continuent de chercher. Ils ne veulent pas avoir affaire à la vie avant de savoir à quoi elle sert. C'est logique, non ?
- Peut-être, mais supposons que par malheur ils ne trouvent pas …
- Alors ils continuent à chercher. Quand ils meurent …
- Sans avoir trouvé ?
- Sans avoir trouvé – ne m'interrompez pas ! - , d'autres les remplacent.
- Donc, si j'ai bien compris, ils cherchent en vain le sens d'une vie qu'ils ne vivront jamais ?
- On peut dire cela, en effet.
- Et à défaut du sens de la vie qu'ils n'auront pas, ils ne se posent aucune question sur celle qu'ils sont en train de mener ?
- Non, puisque ce n'est pas la vraie vie. Seule la vraie vie peut avoir un sens.
- Et vous ? Vous n'êtes pas en pyjama et apparemment vous n'êtes pas en train de chercher…
- Moi ? Je vends les pelles et les lanternes.


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