Lundi 11 septembre 2006 à 19:01

Cet après-midi, alors que j'étais au boulot, j'ai envoyé un de mes avatars faire la sieste sous un arbre. C'est très pratique. Pendant que je tapais à la machine, il envoyait ses impression directement dans ma cervelle. En fermant les yeux je pouvais voir les feuilles bouger ; entre les branches passaient quelques nuages retardataires qui peinaient à rattraper les orages de ce matin.

Bon. Maintenant il va être l'heure de rentrer, et mon avatar n'est toujours pas revenu. Il m'envoie toujours des images, le salopard, mais c'est uniquement pour me faire enrager. Il me nargue depuis une terrasse, il se présente à tout le monde, en donnant mon nom évidemment, et se commande des glaces à trois étages alors qu'il n'a pas un sou sur lui. Et il le sait, le salopard !

Le bureau est fermé, les collègues sont rentrés et moi, je reste à l'attendre sur la première marche de l'escalier, sous un néon blafard. (Tous les néons sont blafards.) C'est qu'un avatar ne retrouve son identité originelle qu'à l'endroit où il s'en est séparé. Et n'imaginez pas, surtout, qu'on puisse l'abandonner dans la nature. S'il ne me retrouve pas (et je sens que cela ne va pas tarder), il s'affolera, se mettra à hurler n'importe quoi, cassera de la vaisselle, bottera les fesses des passants et finira en taule. (Sous quelle identité, à votre avis ?) Et ce n'est pas tout. S'il commence à s'exciter dans sa cellule, il va enfler émotionnellement en me pompant toute mon énergie. Et pour finir, il m'aspirera jusqu'à lui. Pflouitch ! Devinez où !


Vendredi 8 septembre 2006 à 14:45

Aujourd'hui, j'ai des fourmis dans les doigts, et un peu de temps ;  je vais encore tapoter un peu mon clavier.

J'en profite pour vous parler d'un compagnon formidable, qui compte beaucoup pour moi.
Il s'appelle Blaise Cendrars (Blaise comme « braise », Cendrars comme «cendre »); il est mort, mais il nous reste le feu de ses livres.

« L'écriture est un incendie qui embrase un grand remue-ménage d'idées et qui fait flamboyer des associations d'images avant de les réduire en braises crépitantes et en cendres retombantes. Mais si la flamme déclenche l'alerte, la spontanéité du feu reste mystérieuse. Car écrire c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres. »

                                    L'Homme foudroyé (Commencez par là !)

Si vous le croisez quelque part au détour d'une page, donnez-moi de ses nouvelles.

Il terminait toujours ainsi ses lettres :
                                                « Avec ma main amie
                                                                        Blaise Cendrars »


Vendredi 8 septembre 2006 à 12:43

Quand tu vis cet arbre devant toi. Tu crus qu'il te faisait signe.

Sans le nuancier des mots, sans l'écho présent de tant de phrases lues,
du regard lancé à la perception comprise,
aurais-tu ressenti ce léger décalage qui s'opéra en toi,
cette faille aussitôt colmatée qui te découvrit, un instant étranger à toi-même ?




Mercredi 6 septembre 2006 à 9:17

                         
                    Bonne journée qui commença mélancolique

                Noire sous les arbres verts
                    Mais qui soudain trempée d'aurore
                    M'entra dans le coeur par surprise.

                                       
                                                                                        Paul Eluard
                                                                                      Les yeux fertiles

Mardi 5 septembre 2006 à 23:40

La rentrée scolaire : gros coup de fièvre sur la blogosphère !

Et pendant qu'on y est, une petite question en passant, faussement naïve et vraiment décalée : peut-on encore trouver quelqu'un par ici qui fasse latin-grec ?


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